Au cœur de la première vague de la crise à coronavirus en mars-avril 2020, la ville de Douala grouillait de points de lavage des mains. Curieusement, alors qu’on parle de résurgence de la maladie depuis quelques semaines, aucun point de lavage des mains ne figure à l’entrée des entreprises et des grandes surfaces.
Les chiffres du ministère de la santé doivent attirer l’attention. A ce jour, on compte près de 35 décès de suite de Covid-19 chaque semaine au Cameroun. Soit près de 05 personnes qui tombent tous les jours à cause de cette maladie. Paradoxalement, on ne voit pas les citoyens se presser de se mettre en sécurité en adoptant les gestes barrières tant prônés depuis le début de cette crise.
Au mois de mars 2020, au plus fort de cette crise, nous avions fait des visites de certains marchés de la ville de Douala dont le Marché centrale. A cette époque, les commerçants situés à l’entrée du marché central avaient auprès d’eux plusieurs points de lavage des mains. Un petit fût de couleur blanche, avec un robinet monté et un morceau de savon de ménage mis à disposition. Les commerçants étaient très heureux et s’employaient à se laver les mains régulièrement au point où ils avaient mis en place un mécanisme collectif de remplacement de l’eau dans le fût, et à tour de rôle, chaque vendeur devait fournir le savon pour les besoins de la cause.
Aujourd’hui, retourné au même endroit, plus de point de lavage des mains. Les mêmes qui hier se pressaient à notre micro pour sensibiliser et se présenter en modèle de personne qui respecte les prescriptions du gouvernement sont quasiment les mêmes qui aujourd’hui questionnent l’existence même de cette maladie. Qu’est ce qui s’est passé entre temps ?
On se souvient qu’à cette époque, le régisseur du marché avait mis en place un mécanisme en partenariat avec la mairie de la ville pour désinfecter de temps à autre le marché. Maintenant, plus rien. Les initiatives collectives n’ont pas fait long feu. Le relâchement est total. C’est le même relâchement dans les différents quartiers de la ville de Douala. Il est devenu très très rare de voir à l’entrée des entreprises et de certaines surfaces, des points de lavage des mains. Quand ce n’était pas de l’eau et du savon, c’était au moins du gel hydro alcoolique. Il faut urgemment se ressaisir.
Stéphane NZESSEU