Isolé et abandonné à lui-même depuis son échec aux élections législatives et municipales de 1996, le Doctorant en mathématiques – diplôme obtenu à la Sorbone en 1960, s’est éteint ce samedi à l’âge de 84 ans.
Président de l'Union Nationale des Etudiants du Kamerun, le commandant Kissamba a marqué son temps, car il se définissait comme un panafricaniste révolutionnaire.
Scolarisé dans un collège de Die (Sud-Est) de la France, il obtient son baccalauréat au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand (Centre), avant d’être expulsé parce qu’il avait participé à une manifestation pour protester contre l‘assassinat de Patrice Lumumba.
Vie politique sous les couleurs de l’Union des Populations du Cameroun
En 1962, il s’installe à Accra, où il prend en main le secrétariat administratif de l’UPC, tout en conseillant à mi-temps le président Kwame Nkrumah. En 1965, le premier Président de la République du Cameroun - Ahmadou Ahidjo envoie le général Pierre Semengue – natif de Lolodorf comme le commandant Kissamba, afin qu’il le convainc de rentrer. Peine perdue.
Quelques temps après, René Jacques N'gouo Woungly-Massaga réapparaît aux côtés des personnes comme Agostinho Neto en Angola, Alphonse Massamba-Débat au Congo, et même à Cuba…
À la fin des années 1960, il est nommé chef du deuxième front de l’Armée de libération nationale du Kamerun, la branche armée de l’UPC.
Des années plus tard, il abandonne l’Upc à cause des nombreuses divisions que vit le parti historique et créé le Parti de la solidarité du Peuple (Psp) ; il est en outre considéré comme le fondateur du Manidem.
Conseillé spécial de Kamto Maurice – président du mouvement pour la renaissance du Cameroun, pour des raisons inscrites dans une lettre, il démissionne de ce poste et est considéré par les militants et sympathisants du Mrc comme un opportuniste politique à la recherche d’un poste électif.
Autres informations
Né le 26 Janvier 1936 à Yaoundé, le Commandant Kissamba lance en 1974, l’ARPA (Alliance Révolutionnaire des Peuples Africains) dont un des dirigeants sera assassiné aux côtés de Thomas Sankara.
De 1982 à 1990, il est secrétaire général de l’UPC (il sera le dernier Secrétaire Général de l’UPC clandestine et unie).
En 1994, il réintègre le PSP/UPC dans l’UPC pour lancer le travail d’organisation d’un congrès unitaire du parti.
En 1996, il est élu secrétaire national aux Affaires politiques de l’UPC au Congrès unitaire du 13 septembre. L’UPC a sombré de nouveau dans la division en 1998 avec quatre branches (UPC/Ntumazah,), (UPC/Kodock pro-gouvernementale), (UPC Hogbe, en concurrence avec Kodock pour un Ministère) et UPC/Manidem continuée par Moukoko et Mack-Kit).
En 2003, nouvelle tentative de Congrès unitaire lancée par Kissamba qui échoue.
De 2008 à 2010, il consacre deux études aux grands défis du continent africain que sont l’intégrisme islamique et les réseaux ésotériques...
Nicole Ricci Minyem