Ils ont choisi de se vêtir en noir pour signifier qu’ils sont en deuil. Depuis le début de cette semaine, et ce durant celle-ci, ils vont marquer par cet acte la douleur qui les anime après avoir vu des enfants se faire assassiner de la sorte dans un temple du savoir.
Dans plusieurs établissements de la ville de Douala ce lundi 02 novembre 2020, on peut faire le constat. Les enseignants sont vêtus de noir. Une couleur qui symbolise dans plusieurs cultures, la perte d’un être cher, le deuil, la douleur. Et c’est justement le sentiment qui anime en ce moment, nombre d’enseignants au Cameroun.
Certes, ce n’est pas tous les enseignants qui se plient à cette semaine de deuil. Ceux des enseignants qui participent à cette action, sont ceux qui ont répondu aux multiples appels de près de 15 syndicats du secteur de l’éducation. Ces syndicats qui ont bien voulu marquer d’une manière évidente la douleur, mais aussi la colère qui les anime au lendemain des crimes perpétrés sur les enfants de la Mother Francisca International Bilingual Academy, le 24 octobre 2020. Des élèves, innocents, sont tués dans l’enceinte de leur établissement scolaire. Un drame qui a retenu l’attention du monde entier.
D’un autre côté, ce port du vêtement de couleur noire signifie également l’espoir. L’espoir d’une fin imminente de cette guerre qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L’espoir que le gouvernement de la république mettra les bouchée double pour que les armes cessent de crépiter dans ces villes et villages. Mais davantage pour permettre que les enfants puissent aller à l’école en toute quiétude, sans oublier les enseignants qui devraient transmettre le savoir sans craindre pour leurs vies. Et là-dessus, es syndicats annoncent qu’il est possible que des séries de grèves surviennent dans les prochaines semaines s’ils se rendent compte que l’armée n’a pas sécurisé toutes les écoles ou établissements dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
En attendant, les enseignants continuent d’inviter les enfants à retourner dans les écoles, collèges et lycées pour acquérir le savoir. Aussi, les parents sont invités à ne pas céder à la panique, aux sirènes de la peur qui voudraient de toutes les manières les décourager à envoyer leurs enfants dans les établissements scolaires. En attendant, les enseignants de la ville de Douala continuent de dispenser leurs leçons vêtus tout de noir.
Stéphane NZESSEU