Le prêtre Jésuite Ludovic Lado a été inquiété hier par la police d’Edea alors qu’il procédait à un pèlerinage en faveur de la paix au Cameroun. Un pèlerinage qui consiste en une marche entre Douala et Yaoundé.
Dans un post sur son compte Facebook ce matin, le prêtre présente les circonstances de cette arrestation. Sans mandat et sans justifier leur arrestation, les policiers en service dans la ville d’Edéa ont rattrapé le prêtre dans sa marche l’ont interpellé, arrêté puis reconduit dans la ville de Douala. Il a été relâché purement et simplement sans qu’il ne sache avec précision ce qui lui est reproché. Tout ce que le prélat s’est évertué à leur répété, « je leur ai répété que j’étais en pèlerinage qui est une longue tradition religieuse… mais ils ont violé mes droits civiques. »
Le Père Ludovic Lado a rappelé aux hommes de loi les dispositions de la loi n° 90 / 055 du 19 décembre 1990 fixant le régime des réunions et des manifestations publiques, notamment le contenu du chapitre III qui traite des manifestations publiques dans son article 6 où l’alinéa un et deux précisent consécutivement ce qui suit : « (1) sont soumis à l’obligation de déclaration préalable, tous les cortèges, défilés, marches et rassemblements de personnes et, d’une manière générale, toutes les manifestations sur la voie publique. (2) Dérogent à l’obligation visée à l’alinéa 1er les sorties sur la voie publique conformes aux traditions et usages locaux ou religieux. » Et cette dernière phrase du dispositif qui conforte le prélat dans la légalité de sa démarche.
Le Père Ludovic Lado reste téméraire … il annonce qu’il va reprendre sa marche.
Toujours va son compte Facebook, le prélat a fait savoir qu’il va poursuivre sa marche. Il annonçait déjà qu’il la reprendrait dans le cours de cette journée. Ses intentions sont pourtant républicaines. Il marche en vue de prier et faire pénitence selon le dogme catholique romain en vue du retour de la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Mais aussi pour la réconciliation nationale. Le thème qu’il donne à cette démarche est inspiré des saintes écritures. Il compte durant sa marche entre les villes de Douala et Yaoundé, poser la question de savoir « qu’as-tu fais de ton frère ? » Une question qui à la fois permet à chaque citoyen d’interroger sa responsabilité face aux crises actuelles, mais une question qui interpelle aussi sur la nécessité de prendre soin les uns des autres. Quoi de plus nobles donc !
Stéphane NZESSEU