Tel est le thème qui a servi de boussole pour toutes les activités menées ce Jeudi, dans le cadre de la 29ème édition de la célébration consacrée aux personnes qui souffrent de toutes sortes d’infirmité.
Etat des lieux
En se basant sur les données publiées lors du 3ème Recensement Général de la Population et de l’habitat qui date de 2010, les Camerounais souffrant de divers handicaps sont estimées à près de deux millions neuf cent mille (2 910 000).
Tous, ou alors la quasi majorité sont victimes de discrimination et de marginalisation. Le non-respect de la réglementation en vigueur à leur égard dans divers domaines de la vie ne facilite pas toujours la reconnaissance de leur dignité ainsi que des valeurs qui leurs sont inhérentes.
D’où le choix du thème de cette année
Ce dernier vise à interpeler la communauté internationale et nationale sur les handicaps non apparents. Il s’agit de la maladie mentale, les troubles de la vue ou de l’audition, les lésions cérébrales, les troubles neurologiques, les dysfonctionnements cognitifs, entre autres.
Ils ont un impact sur la vie de tous ceux qui sont atteints et l’axe de réflexion de 2020, fait du handicap invisible, une question de la condition humaine, qui concerne tout le monde ; en partant de cette réalité : Toute personne peut, à un moment ou à un autre, vivre avec des limitations ou encore vivre une situation handicapante nécessitant des aides particulières.
Le handicap invisible concerne par conséquent non seulement les personnes ayant une déficience non apparente (mentale, intellectuelle ou auditive), mais aussi, celles vivant avec des limitations temporaires suite à une maladie ou à un accident, ayant des problèmes de mobilité, de vison ou d’audition dus à l’âge avancé, éprouvant des difficultés spécifiques à cause de leur morphologie particulière (taille, poids, ...).
Ce ne sont que quelques exemples du million de personnes qui vivent avec une infirmité, qui n’est pas immédiatement apparent. C’est également un rappel, de l’importance de supprimer les barrières pour toutes les personnes atteintes, visiblement ou non ;
Faire connaître les handicaps invisibles, ainsi que ses effets potentiellement néfastes et pas toujours immédiatement apparents est important, alors que le monde est en proie à la pandémie du Covid 19.
Les conséquences de cette crise sanitaire
Avec le Corona virus, l’isolement, la déconnexion, le repli sur soi, la diminution des services ont grandement affecté la vie et le bien-être économique et social des personnes handicapées.
L’approche du Système des Nations Unies
Compte tenu de ces répercussions néfastes, les experts du Département des Affaires Economiques et Sociales des Nations Unies ont invité la communauté internationale à contextualiser le thème, en suggérant aux uns et aux autres d’engager une réflexion sur la thématique suivante : « Reconstruire un monde post COVID 19, plus inclusif et accessible aux personnes handicapées». Cette reconstruction devra intégrer des mesures d’égalisation entre les handicaps visibles et invisibles.
Objectifs Spécifiques de la commémoration de la 29ème édition
Vulgariser les lois et textes réglementaires relatifs à la protection et à la promotion des personnes handicapées - Mener un plaidoyer auprès des administrations publiques, parapubliques et privées, les collectivités locales décentralisées pour une prise en compte du handicap au sein de leurs structures - Sensibiliser le public sur l’existence du handicap invisible - Informer le public sur l’impact du handicap invisible sur le vécu quotidien - Sensibiliser le grand public sur les mesures barrières de lutte contre la pandémie du Covid-19, en tenant compte des spécificités des personnes handicapées - Identifier les mécanismes et stratégies de pleine participation des personnes ayant un handicap invisible à la vie sociale et au processus de développement.
Nicole Ricci Minyem