Pour Cabral Libii « Ce garçon est un maillon périphérique qui mérite certes d'être sanctionné mais il urge de sanctionner très sévèrement les adultes responsables… ».
« Au sujet du jeune compatriote arrêté dans l'affaire de fuite des épreuves au Baccalauréat.
En attendant la communication qui doit être faite par le procureur et les avocats de ce jeune, afin que nous soyons édifiés sur l'amplitude des charges qui ont motivé son placement en détention préventive (faut préciser qu'il jouit toujours de la présomption d'innocence et qu'à ce titre, il peut être élargi à tout moment selon le rythme de l'instruction), on ne peut que s'étonner et s'indigner que sur une affaire aussi grave qui entache la crédibilité du baccalauréat et donc, la fiabilité de notre système éducatif, que la justice soit moins preste à l'égard des infracteurs adultes qui sont au cœur du système.
Je m'avance peut-être vite sur la célérité de la justice, la gravité du dossier commande en effet que l'instruction soit menée avec minutie...
Le débat n'est pas tant celui de l'âge, car des mineurs commettent des crimes et il y a bel et bien une justice pour les mineurs. Le débat est celui du crédit que le monde accordera aux diplômes camerounais. On sait tous ce que cela a coûté à notre pays par le passé.
Ce garçon quelque soit le bout par lequel on prend l'affaire, est un maillon périphérique qui mérite certes d'être sanctionné si sa responsabilité est établie, pour éviter la banalisation de l'inconséquence tout au moins auprès des plus jeunes, mais il urge de sanctionner très sévèrement les adultes responsables, le peuple attend que les dysfonctionnements qui ont conduit à la dérive soient réparés et réprimés. Il y va du peu de crédibilité qui reste à notre système éducatif ».
Un avis plus ou moins partagé au sein de l’opinion nationale
« La loi est dure mais c’est la loi », a t- on coutume de dire et, bien qu’il ne soit pas question d’interférer dans une affaire qui suit son cours, en attendant le verdict final de la justice Camerounaise, le leader du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale, tout comme la quasi majorité des leaders d’opinion, s’interroge sur l’opportunité de l’incarcération de ce jeune élève et de quatre autres personnes, alors que ceux qui ont été indexés par le ministre des Enseignements Secondaire profitent tranquillement des « trois mois de vacances » qu’on veut assimiler à des sanctions.
D'ailleurs, dans le même d’ordre d’idée et pour corroborer les propos précédents, le Docteur Richard Makon a écrit ceci :
« Toute justice sans amour est cause de division et de fracture sociale. Toute justice sans discernement est évidemment arbitraire !!! Toute justice sans humanisme est forcément tyrannique !!! Une société qui emprisonne des nourrissons « innocents » pendant que des vieux criminels se pavanent librement a évidemment perdu tout repère moral…Une telle société qui fait le lit de la déshumanisation est incontestablement prête pour son génocide » !!!
Nicole Ricci Minyem