Toutes les couches de la société se sentent concernés par cette grande fête du football annoncé au Cameroun. Même ceux des citoyens privés de libertés croit qu’il peut avoir pour lui des retombées positives à l’issue de cet CAN.
Nous le rencontrons fortuitement dans les encablures de la prison centrale de New Bell. Juste à l’entrée de la célèbre prison, des camions déchargent des morceaux de bois de chauffage. Du bois nécessaire à la préparation des repas de la prison. Pour effectuer la manœuvre qui consiste à vider les camions pour ranger les morceaux de bois à l’intérieur de la prison, des prisonniers sont sollicités. Et le prisonnier que nous nommons Aloys fait partie de ceux qui sont à la tâche. Bénéficiant d’une certaine confiance des gardiens de prison qui sécurise l’opération, Aloys pour sa pause pouvait déambuler et « taper les divers » avec d’autres badauds. C’est sur ces entre faits que nous nous retrouvons à discuter avec ce dernier.
Pour le jeune homme « Paul Biya a bien fait de faire venir la CAN au Cameroun. Même si ça a d’abord échoué la première fois, je suis sûr que cette fois ci sera la bonne. J’ai confiance ». Aloys est de ce type de prisonnier qui a réussi à gagner la confiance des gardes par sa bonne conduite et sa grande responsabilité. « C’est vrai que je suis en prison, mais les hôpitaux qu’on va arranger vont aussi nous profiter, regardez comme il y a de nouvelles routes et les infrastructures, même si ça ne nous profite pas directement, ça aide les membres de nos familles qui vont gagner un peu plus d’argent pour nous en donner aussi. Vous voyez que nous profitons aussi quelque part. »
Mais le grand souhait de notre ami Aloys, « moi je prie que les lions gagnent la coupe à domicile. Parce que je suis sûr que si les lions gagnent, le Président Paul BIYA va décréter beaucoup de grâce présidentielle et de remise de peines. C’est aussi comme ça que nous allons profiter de la fête. » Ce qui n’est pas mal comme préoccupation. Encore que le Chef de l’Etat peut aussi le dire avant le début de la fête du sport. « En plus nous les prisonniers, il y en a, qu’on appelle souvent pour travailler dans certaines tâches pendant ces grands événements. »
Stéphane NZESSEU