Dans une chanson de circonstance, le musicien camerounais invite son compatriote à laisser la politique. Ce d’autant plus qu’il n’aurait pas de conseiller et que sa vie serait en danger.
Le grand frère BELKA TOBI a choisi de parler à LONGUE LONGUE dans le langage qu’il comprendrait le mieux : la musique. Guitare à la main, l’artiste poétique sort de son chapeau quelques vers qui croit-il, pourront ramener son frère LONGUE LONGUE à une certaine prise de conscience. Une prise de conscience qui semble urgente.
Considérant la brutalité dans le ton de la dernière sortie musicale du père de « Ayo Africa », il est à craindre qu’il soit à nouveau inquiété par ceux qui hier ont failli porter atteinte à son intégrité physique. Pour inviter son confrère à épouser une meilleure attitude, BELKA TOBI chante : « LONGUE LONGUE laisse la politique, LONGUE LONGUE accepte les critiques. Laisse la politique, ça tue comme les moustiques. Accepte d’être dans le puits comme moi, je suis le conseiller mal aimé ».
LONGUE LONGUE n’est pas le premier à dire qu’il y a des vieux au sein du gouvernement camerounais. Il n’est pas le premier à dénoncer la mal gouvernance des responsables qui conduisent les affaires publiques de l’Etat. L’essentiel des dénonciations que l’artiste présente dans sa dernière production, népotisme, despotisme, clanisme, corruption, détournement ne sont pas nouveaux.
Mais pourquoi cela fait-il autant jazzer quand c’est LONGUE LONGUE qui en parle ? le cas LONGUE LONGUE est atypique. C’est un artiste qui s’est voulu engagé dès les premières heures de son entrée sur la scène musicale camerounaise. Une posture qui sera exacerbée avec la dernière élection présidentielle d’Octobre 2018. Au cours de cette élection, il a pris fait et cause pour Maurice Kamto, allant jusqu’à s’en prendre à son principal soutien dans les moments difficiles, Samuel Eto’o Fils, le traitant de « sardinard ».
Quelques temps après cette élection, LONGUE LONGUE fera savoir au monde qu’il a été intimidé et son passeport retiré. Il va alors faire profil bas. Promettant ne plus s’en prendre au pouvoir en place. Il en était même devenu le laudateur. Avec l’appui du Ministre Jean De Dieu MOMO, il va rentrer en possession de son passeport. Et tout porte à croire que maintenant qu’il a à nouveau son passeport entre les mains, il renoue avec ses anciennes positions politiques. Il y a donc à craindre, que ceux qui l’ont inquiété hier, le fasse encore aujourd’hui.
Stéphane NZESSEU