C’est désormais l’après célébration de la 35ème édition de la Journée internationale de la Femme. Dans les marchés de la ville de Garoua, région du Nord Cameroun en l’occurrence, quelques pagnes et tenues du 08 mars sont perceptibles et attendent désespérément preneurs, les commerçants qui ont drastiquement baissé les prix n’arrivent plus à attirer la clientèle.
Mardi, 09 mars 2020. Il est 13 heures, nous faisons notre entrée dans une boutique de vente des tenues soigneusement confectionnées et des pagnes du 08 mars. Ici dans ce rayon situé en plein cœur du petit marché de Yelwa à Garoua, Badjika vendeur reçoit quelques rares clients qu’il tente désespérément de convaincre en baissant les prix. « Le demi kaba ci, même si on me demande de vendre à 2000 ou 2500 FCFA, je vais seulement le liquider. Avant ça coûtait 7000 voire 8000 FCFA, mais maintenant même si tu fixes le prix de 3000 ou 4000, on n’en demande pas », déplore Badjika.
Non loin de là se trouve François Hamadou, un autre vendeur n’a reçu la visite d’aucun acheteur depuis la matinée. Il lui reste 08 tenues de la journée internationale de la Femme qu’il souhaite faire écouler. « J’avais beaucoup de pagnes et tenues de divers modèles, avant la fête j’ai vendu une grande quantité et je taxais les prix à ma guise. La veille du 08 mars par exemple, j’ai vendu un pagne à 15.000 FCFA. Cette fois-ci, il n’y a plus de clients, je compte aller garder le reste dans mon magasin pour attendre l’année prochaine », fait savoir ce vendeur.
Si certaines dames estiment que les pagnes et autres accessoires de la Journée internationale à elles dédiée n’ont plus aucune valeur une fois la célébration terminée, d’autres pensent néanmoins qu’ils gardent encore toute leur importance, par conséquent, peuvent être achetés par ceux et celles qui n’ont pas pu s’en procurer à temps.
« Je ne peux même acheter puisque la fête est déjà passée. Ce qui me contrarie plus, c’est présentement le pagne coûte encore cher », décrie madame Samekong. Djamilatou quant à elle se veut moins rigide dans le ton, elle souligne, « ceux qui n’ont pas eu les moyens d’avoir le pagne avant la fête, c’est le moment pour eux de s’en procurer. Nous ne pouvons pas dire que nous ne pouvons plus acheter car si nous le disons que feront les commerçants avec les stocks qu’ils ont encore. Pour moi, le pagne de cette édition garde toute sa valeur jusqu’à la fin du mois de mars ».
Tout compte fait, les vendeurs s’arment de beaucoup de patience espérant que les derniers stocks disponibles seront écoulés pour leur permettre de rentrer en possession des coûts de production.
Innocent D H