L’émoi créé par l’assassinat d’un soldat de la gendarmerie nationale au sein de l’agence Finex de Douala a rapidement fait déplacé le débat pour le calfeutrer autour de la question de la gratuité des toilettes dans les agences de voyages. Or, quand on se souvient de la scène qui a conduit au meurtre, on voit très bien que c’est une question de petite monnaie qui a mis le feu aux poudres.
Quand on regarde la vidéo qui a conduit au meurtre du jeune maréchal de logis, on voit très bien qu’il était disposé à payer les 100 fcfa. Il n’a pas contesté ce paiement. Au contraire ! Le problème vient de ce qu’il n’a pas de petite monnaie. Il n’a pas de pièce de 100 fcfa sur lui. A partir de là, vont s’enchaîner les évènements qui vont entraîner son assassinat dans les locaux de Finex Douala. De ce point de vue, les décisions que viennent de prendre le ministre des transports obligeant la gratuité de l’usage des toilettes dans les agences de transports ne résout que très partiellement le problème.
S’il n’y a pas de petite monnaie disponible, qu’on ne soit pas surpris dans les jours à venir d’assister à d’autres scènes comme celles de Finex Voyages. D’ailleurs nous n’en sommes pas très loin. Qui n’a jamais vu ces accrochages entre conducteur de taxi de ville et passagers au sujet de la monnaie à rembourser. Ou encore, quand le passager une fois à destination tend un billet de 1.000 fcfa ou de 2.000 fcfa au chauffeur. C’est au milieu des éclats de voix et des injures que les deux se séparent souvent. Dieu merci, leur niveau de retenu ne les a pas encore amenés aux coup de poings. Qui ne connaît pas le calvaire qu’il y a à Yaoundé, quand il faut prendre les transports sur une distance de 100 fcfa alors qu’on n’a qu’un billet de 500 fcfa en main. On peut sécher longtemps au soleil.
Dans les marchés et autres lieux d 'e transactions commerciales, ces questions de disponibilité de pièces de monnaie causent énormément d’accrochages. Mais on n’a pas encore connu de mort d’homme dans ces lieux là pour cela. Serait-ce quand on y arrivera que les autorités, dans l’éternelle réactivité, songeront à une solution qui malheureusement viendra un peu trop tard.
Stéphane NZESSEU