C’est à travers une lettre ouverte que Ghislaine Mangoua Kamcheu, présidente de l’association « J’ai un Lupus », maladie auto-immune, attire l’attention du ministre de la Santé Publique sur le drame que vivent les personnes atteintes par ce mal.
« Monsieur le Ministre, je suis une Camerounaise âgée de 35 ans.
Je suis atteinte d'une maladie rare, chronique, auto-immune qui s'appelle le Lupus Érythémateux Systémique depuis près de 4 ans.
Diagnostiquée depuis un peu plus d'un an, mon traitement chronique comprend les anti-inflammatoires non stéroïdiens et de l'hydrox chloroquine vendu sur son nom commercial Plaquenil 200mg.
Grâce à mon témoignage récemment publié sur la toile et diffusé au journal de Canal 2 International, d'autres malades se sont manifestés et, avec des médecins, nous avons créé une association pour informer et sensibiliser d'une part la société sur cette maladie rare et peu connue du public mais qui fait pourtant des ravages sur la jeunesse Camerounaise et d'autres part soutenir et défendre les intérêts des Lupiques. Association dont je suis la présidente.
C'est au nom donc de tout le groupe que je viens auprès de votre haute considération solliciter votre intervention pour un problème urgent et de grande envergure qui fait planer une atmosphère de terreur dans notre association.
L'absence de l’hydrox chloroquine sur le marché est une situation fatale pour nous. D'après certains pharmaciens il aurait été réquisitionné par le gouvernement pour le traitement du Covid -19, pour d'autres c'est tout simplement en rupture. Dans un cas comme dans l'autre nous avons besoin de votre intervention.
Il y a de cela quelques jours Mme Hadjeu Louise Arlette, sœur de l'un de nos membres malades publiait également à titre individuel une lettre ouverte à votre attention pour le cas critique de son frère Borel. Je ne sais pas si vous l'avez reçu, sa lettre se trouve sur le lien suivant : https://m.facebook.
Depuis cette première interpellation une de nos membres malade est décédée, elle était en sevrage précoce de l'hydroxy chloroquine depuis 2 mois à cause du fait que son père ne trouvait plus son médicament sur le marché.
Nous l'avons enterrée il y a une semaine, notre petite guerrière n'avait que 17 ans. Elle n'ira pas à l'école à la prochaine rentrée scolaire...
Aujourd'hui plusieurs de nos membres sont en détresse sanitaire à cause de ce manque et à l'heure où je vous écris, plane un sentiment de terreur et d'abandon au milieu de nous.
Plusieurs essais d'équivalent se sont soldés par un échec.
Monsieur le Ministre, je viens donc par la présente, solliciter votre intervention pour que ce médicament soit remis sur le marché au plus vite ou du moins pour que des mesures d'exception soient prises pour le rendre disponible ne serait-ce qu'à un point précis et officiel où les personnes qui le prennent pour le LUPUS ou pour d'autres maladies auto-immunes pourront le trouver facilement sur ordonnance médicale.
Ceci est un Sos Monsieur le Ministre, une question de vie ou de mort. Cette situation soulève la question sur comment continuer de soigner les autres maladies en temps de pandémie.
J'achève ma missive sur ces mots en espérant une réponse ou une réaction favorable de votre part afin qu'aucun autre de nos jeunes (les fers de lance de la nation) ne tombe… ».
N.R.M