L’ancien Directeur du Cabinet Civil à la présidence de la république du Cameroun, Martin Belinga Eboutou, a tiré sa révérence mercredi 08 mai à Genève. Suite à l’annonce de son décès, le cardinal Christian Tumi lui a rendu un vibrant hommage. Le prélat garde de l’ancien Directeur du Cabinet Civil de Paul Biya le sentiment d’un homme qui a vécu une vie chrétienne sincère.
« Ce que je retiens de Martin Belinga Eboutou, c’est sa vie chrétienne sincère. C’est un homme qui n’a vécu que dans la crainte de Dieu, il a même construit une petite chapelle à son domicile, où il partageait ses prières avec les gens, il a construit une grande chapelle dans son village, la chapelle Jean Paul II » a-t-il déclaré aux médias.
« Si vous ne l’avez pas rencontré, vous ne pouvez savoir qui il est vraiment. Comme homme politique, je dirai que c’était un vrai médiateur social. J’ai rarement vu des hommes politiques de ce niveau avoir le souci de leur prochain. Belinga Martin lui ne vivait que pour aider les gens. C’est le seul homme politique que je connaisse dont les actes sont posés dans la crainte véritable de Dieu, et il avait du respect pour tout le monde. C’est dommage que les Camerounais ne le connaissent pas réellement. Il avait certainement son côté sombre comme nous tous, mais je doute qu’il faisait pire que certains », a poursuivi l’ancien archevêque émérite de Douala.
Pour rappel, l’ancien Directeur du Cabinet Civil à la présidence de la république du Cameroun, Martin Belinga Eboutou, est décédé mercredi 08 Mai 2019 autour de 13 heures 30 min à Genève de suite d’une longue maladie.
Né le 17 février 1940 à Nkilzok dans l'arrondissement de Zoétélé près de Yaoundé, Belinga Eboutou était un diplomate de carrière et un homme politique camerounais. Ancien séminariste (Akono), il était titulaire d'une Licence en droit canon et d'un Doctorat en droit. Il était également diplômé de la section diplomatique de l'ENA de Paris.
Assez peu connu du grand public mais célèbre dans les milieux diplomatiques africains et internationaux, Martin Belinga Eboutou a d'abord longtemps été en poste au ministère des Affaires étrangères et dans les ambassades du Cameroun, à Brazzaville et à Paris notamment. Il devient ensuite directeur du protocole d'État à la Présidence de la République de 1989 à 1997, et Directeur du cabinet civil de septembre 1996 à décembre 1997.
Pendant dix ans, jusqu'en décembre 2007, il a dirigé la Représentation du Cameroun auprès de l'Organisation des Nations unies à New York en même temps qu'il dirigeait la Représentation du Cameroun auprès de l'Office des Nations unies à Genève. En octobre 2002 il a présidé le Conseil de sécurité. Pendant son séjour aux Nations unies, il a également présidé le Conseil économique et social et l'Autorité internationale des fonds marins basée à Kingston en Jamaïque. Il était au cours de la même période Ambassadeur du Cameroun en Jamaïque.
Il est important de relever que ce diplomate, habitué des négociations délicates, a présidé le Conseil de sécurité des Nations unies à un moment crucial, où l'Organisation mondiale devait se prononcer sur la légitimité de la guerre en Irak.
Enfin, Belinga Eboutou a été un membre influent de la délégation camerounaise dans le suivi de l'affaire Bakassi, à la Cour internationale de justice de La Haye et dans la Commission mixte Cameroun-Nigeria-ONU en vue de la résolution définitive de ce conflit. En 2010, il a été nommé, et ce cumulativement avec ses fonctions de Directeur du Cabinet Civil, Président du Comité National d'Organisation des Cinquantenaires de l'Indépendance et de la Réunification du Cameroun, que le pays célébra en 2010 et 2011. Sa sortie du gouvernement intervient lors du réaménagement ministériel du 2 mars 2018; Il fut remplacé à son poste de Directeur du Cabinet Civil par Samuel Mvondo Ayolo, jusque-là Ambassadeur du Cameroun en France.
Danielle Ngono Efondo