Le rouleau compresseur contre le président en exercice autoproclamé de la République Bolivarienne aurait-il été mis en branle ?
Soupçonné d’avoir falsifié des données sur ses actifs et reçu des fonds en provenance de l’étranger, il a été annoncé par les autorités vénézuéliennes le lancement d’un audit patrimonial du célèbre opposant au Président Maduro.
Selon Le contrôleur général de la République du Venezuela, monsieur Elvis Amoroso cité par la télévision nationale, Juan Guaido aurait « caché ou falsifié des données sur ses actifs réels ». Ces mêmes autorités pensent avoir des raisons d'estimer qu'il a perçu de l'argent des structures étrangères sans en avoir de fondements légaux. Ce sont ces raisons qui ont motivé la procédure d’audit patrimonial en cours. Jusqu’ici, aucune réaction du principal concerné n’est à noter.
Ceci étant, Nicolas Maduro continue de résister malgré la campagne médiatique féroce des États-Unis et de leurs alliés sud-américains et européens. Il garde le précieux soutien de l’armée ainsi que celui de la Russie bien que commence à poindre à l’horizon, l’idée d’une intervention militaire pour le déloger du pouvoir. En effet, dans la nuit du 09 février dernier les Etats-Unis ont déposé à l’ONU un projet de résolution allant dans ce sens. Dans la même nuit, Moscou a fait pareil en déposant aussi, un projet de résolution en totale opposition avec le texte américain au Conseil de sécurité.
Le texte en question exprime « l'inquiétude » du Conseil face « aux menaces de recourir à la force contre l'intégrité territoriale et l'indépendance politique » du Venezuela. Le même texte critique aussi « les tentations d'intervenir dans des sujets qui relèvent principalement d'affaires intérieures » à ce pays. Le projet de résolution russe appelle à « un règlement de la situation actuelle (...) via des moyens pacifiques ». Il apporte aussi son soutien à « toutes les initiatives visant à trouver une solution politique entre les Vénézuéliens, dont le Mécanisme de Montevideo », sur la base d'un dialogue national. Comment Washington compte contourner le refus russe de recourir à la force pour régler cette crise ? Seuls les évènements nous le diront.
Pour rappel, c’est le 23 janvier dernier, après avoir été renvoyé du poste de Président de l'Assemblée Nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême la veille que Juan Guaido s'est autoproclamé dans la rue « Président en exercice » du pays.
A ce jour, il a été reconnu par plus d’une quarantaine de pays dont des pays sud-américains, les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France autres.