L’Afrique Centrale est au bord d’une nouvelle explosion. Le Tchad du fils Deby pointe un doigt accusateur sur son voisin centrafricain comme étant le responsable de la mort de plusieurs soldats Tchadiens. Une situation de très haute tension puisque le Tchad annonce une riposte militaire. Or, il apparaît clairement que le coq français joue des mains et des pieds pour chasser l’ogre Russe dans sa basse-cour d’Afrique Centrale. Pour l’expert en sécurité, Raoul Sumo Tayo, il faut voir derrière, une sorte de guerre civile en construction.
« La figure de l’ennemi est essentielle dans la fabrication du nationalisme et du patriotisme. Toute réflexion sur l’ennemi ramène aux fondamentaux : Eris le conflit retrouve sa place à côté d’Eros comme juge de la grandeur de l’État et de la valeur des hommes : « il est bien clair qu’un homme sans ennemi est un homme dans destin et qu’une nation sans ennemi est une nation sans histoire », dit Regis Debray.
Sauf que… les dictatures ont l’habitude de provoquer des conflits interétatiques pour détourner l’attention de leurs opinions publiques nationale des questions brûlantes de politique intérieure, l’objectif étant de perpétuer leur pouvoir en suscitant une union sacrée contre l’ennemi extérieur.
Pour la classe dirigeante, la guerre est une opportunité pour élargir son domaine personnel de puissance. Freud parle de pulsions du pouvoir, de souveraineté, de cruauté et destruction, d’antagonisme d’Eros qui, se déchainent vers l’extérieur sur ce qui prend la figure de l’ennemi.
Ce qui se passe pourrait également être une guerre de proxy que se livreraient la France et la Russie en République centrafricaine. Quoi qu’il en soit, le Tchad est une société guerrière qui a besoin du conflit pour exister. »
De toutes évidences, les prochaines heures s’annoncent très délicates.
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Stéphane NZESSEU