Selon les informations communiquées par l’organisme onusien, les faits auraient été commis par des hommes armés, dont plusieurs en uniforme...Ils sont jugés par un tribunal militaire à Juba le 6 septembre 2018.
C’est le 03 décembre que l’ONU a dénoncé les viols et /ou agressions sexuelles commis il y’a quelques semaines à l’encontre de plus de cent cinquante (150) femmes ou filles au Soudan du Sud, par des hommes armés, dont plusieurs en uniforme : « Au cours des 12 derniers jours, plus de 150 femmes et filles ont cherché de l’aide après avoir souffert d’agressions sexuelles, incluant des viols, près de Bentiu au Soudan du Sud », indique un communiqué conjoint signé de trois responsables onusiens, Henrietta Fore (Unicef), Mark Lowcock (Affaires humanitaires) et Natalia Kanem (Fonds des Nations unies pour la Population).
Après avoir mené les enquêtes pour vérifier la véracité de ces accusations, les signataires de ce communiqué ont demandé aux autorités de poursuivre les coupables en justice.
« Les assaillants ont été décrits comme des hommes armés, beaucoup en uniforme. Nous appelons les autorités compétentes à dénoncer publiquement ces attaques et à s’assurer que leurs auteurs soient traduits en justice … Toutes les parties au conflit doivent s’acquitter de leurs obligations humanitaires internationales et cesser les attaques contre les civils … ».
Des victimes de moins de 10 ans et de plus de 65 ans
Le vendredi 28 novembre, l’Organisation Non Gouvernementale Médecins sans frontières (MSF) avait affirmé que 125 femmes et filles sud-soudanaises avaient été violées ou brutalisées en dix jours alors qu’elles cherchaient à s’approvisionner en nourriture fournie par des organisations humanitaires internationales autour de la ville de Bentiu dans le nord. Certaines des victimes sont âgées de moins de 10 ans, d’autres étaient enceintes ou avaient plus de 65 ans, avait précisé MSF.
Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en décembre 2013 à Juba, lorsque le président Salva Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, son ancien vice-président, de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’État.
Le conflit, marqué par des atrocités à caractère ethnique et le recours au viol comme arme de guerre, a fait plus de 380.000 morts selon une étude récente, et poussé plus de quatre millions de Sud-soudanais, soit près d’un tiers de la population, à s’enfuir.
Dans ce même pays, , la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies en juin dernier, a averti les membres du Conseil de sécurité que la poursuite des combats a par ailleurs un impact direct sur la situation humanitaire, la sécurité des personnes et des biens, sans oublier la sécurité alimentaire du pays.
La faim et la malnutrition ont atteint des niveaux record avec 1,75 million de personnes proches de la catastrophe. Mme Keita a averti qu’à moins de recevoir une aide soutenue, plus de sept millions de personnes pourraient sombrer dans une grave insécurité alimentaire et plus d’un million d’enfants âgés de moins de cinq ans souffriront de malnutrition cette année. Elle a aussi signalé que 30 travailleurs humanitaires ont été tués en 2017 et sept autres depuis le début de l’année.
Nicole Ricci Minyem