Samedi après-midi, plusieurs dizaines de personnes, probablement une cinquantaine d’individus selon les vidéos, bien que certains parlent de plus de 400 ; ont envahi et saccagé l’Ambassade du Cameroun en France. Qui sont les responsables ? Qui tient les cordes de cette attaque ? Les autorités françaises sont-elles complices ?
Vers 19h, ces casseurs qui se filmaient en direct sur la plate-forme Facebook Live ont pénétré dans les locaux de l'ambassade, fermée ce jour-là, dans le très sécurisé XVIe arrondissement de Paris, et ce, alors que Paris était en état d’urgence à cause des Gilets Jaunes et des Foulards Rouges.
L’objectif de ces pilleurs est annoncé très clairement : « c’est une révolution ! » . Déçus de la défaite électorale d’octobre 2018, ces partisans de Maurice Kamto ont reçu l’ordre de tout piller et de faire fuir l’Ambassadeur, et de clamer victoire. Et comme un peu de zèle ne semble pas faire de mal, ils iront jusqu’à briser les portraits du Chef de l’Etat et les remplacer par des photos à l’avantage du Président du MRC (parti politique de Maurice Kamto).
« C’est une journée historique, c’est la fin du règne de Biya que j’annonce aujourd’hui » s’exclame l’un des casseurs dans la vidéo. Dans le même temps et sur un autre Facebook Live, l’activiste congolais Riss Mo Kongo, affirme, à l’image d’un mercenaire payé pour ce genre d’opération, que c’est sa « plus belle attaque d’Ambassades. »
Dans les étages de l’Ambassade, tout est saccagé. Les papiers officiels sont volés. Les dossiers déchirés. Les ordinateur cassés. Certains objets sont volés. Et ce n’est qu’après un long moment que les forces de sécurité arrivent dans l’Ambassade pour déloger les casseurs.
« Comment ça les policiers français viennent dans l’Ambassade ? ils violent le territoire national ! » s’exclament des casseurs visiblement ignares (puisqu’une Ambassade ne constitue jamais une extra-territorialité légale). De fait, une autre question se pose: comment des manifestants ont-ils pu pénétrer dans l’Ambassade ? Où était la police française garante de la sécurité de l’Ambassade ? Que ce serait-il passé si des manifestants camerounais s’en étaient pris à l’Ambassade de France à Yaoundé ? Pour cette dernière question, la réponse est simple: ils auraient été chassés par la police en moins de 2 minutes.
Finalement, après de longs moments à essayer de négocier avec les vandales de l’Ambassade, les policiers français rétablissèrent l’ordre. Mais la situation reste néanmoins catastrophique: les services consulaires ont été fermés jusqu’à nouvel ordre - et les nombreux camerounais en attente de documents vont devoir prendre leur mal en patience pour les obtenir. Car si s’attaquer à l’Ambassade est perçu par les révolutionnaires comme un « acte de bravoure », il n’en est pas moins une attaque directe au peuple camerounais.
D’ailleurs, dès dimanche sur les réseaux sociaux, des avocats camerounais en diaspora dénonçaient ces actes de vandalisme: « de nombreux frères attendent des documents administratifs. Des détenus attendent des papiers pour être libérés. Et vous, au lieu d’aller au Cameroun et de voter quand il y a des élections, vous restez sous les ores dorés de la République Française et vous saccagez la vie de vos frères camerounais qui ont besoin de l’Ambassade ! »
Pour l’heure, le MRC est pointé du doigt dans la responsabilité de cette attaque de l’Ambassade. D’ailleurs, les casseurs, qu’ils soient camerounais ou même congolais, ne cachent pas avoir suivi les ordres de Maurice Kamto - et avoir saccagé l’ambassade pour l’honneur de M. Kamto. Mais d’autres questions se posent : qui finance ces attaques ? Qui coordonne ces attaques ? Les agitateurs tels George Soros sont-ils co-responsables de ces évènements ? Et surtout: quel rôle la France a-t-elle vraiment joué ? Autant de réponses aux-quelles le gouvernement du Cameroun devrait répondre dans les semaines à venir, après avoir réussi à résoudre l’enquête ouverte dès samedi soir, pour mettre la lumière sur ces évènements.