Une quarantaine de personnes ont perdu la vie à Kinshasa, dans la nuit de lundi à mardi, en raison des pluies qui se sont abattues sur la région. Les dégâts matériels sont énormes et les victimes ont été entre autres emportées par des éboulements de terrain, apprend-on des médias locaux.
La capitale de la République démocratique du Congo est sous les eaux. En effet, dans la nuit de lundi à mardi, au moins 41 personnes sont mortes, victimes de pluies diluviennes qui ont provoqué des inondations, des glissements de terrains et des électrocutions.
De nombreux dégâts matériels
« Les dégâts matériels et humains sont vraiment énormes et le bilan est encore provisoire », a déclaré à l'AFP le vice-gouverneur de la ville Néron Mbungu. « 80% des dégâts sont causés par des constructions anarchiques », a-t-il ajouté.
Les quartiers populaires, principalement sur les hauteurs de Kinshasa que sont : Kisenso, Lemba, Mont-Ngafula, ont été les plus touchées. Un quinzaine de personnes sont ainsi mortes dans celui de Lemba, le plus affecté par ces fortes pluies, selon un bilan provisoire. Lemba a subi une série d'érosions et d'éboulements de terrains qui ont englouti les maisons, a rapporté la radio Top Congo.
« Un spectaculaire effondrement de terrain y a coupé en deux sur la route monte vers le campus universitaire », a constaté une journaliste de l'AFP. Le trou présente une profondeur d'une dizaine de mètre sur une vingtaine de mètres de large. « Le collecteur (de l'eau) n'a pas pu supporter le volume des eaux et il a cédé, ce qui a entraîné la coupure de la route », a expliqué à la presse le maire du quartier, Jean Nsaka.
En d'autres endroits de la capitale, deux ponts se sont notamment effondrés, selon le vice-gouverneur. Parmi les victimes, figure également un enfant qui s'est électrocuté, a-t-il ajouté. « Les gens sont têtus et ne respectent pas les normes de construction. Même si l’État dit qu'il ne faut pas construire, ils construisent. Voilà maintenant les conséquences », a déploré le vice-gouverneur.
Pour rappel, plusieurs dizaines de personnes étaient mortes dans des érosions et des effondrements de terrain début janvier 2018 à Kinshasa après une nuit de pluies diluviennes. A l'époque, le précédent gouverneur André Kimbuta avait affirmé qu'en vue de prévenir d'autres cas d'inondations, les autorités procéderaient « à la démolition de constructions anarchiques ». Mais apparemment, cette démolition n’avait pas été respectée.
Kinshasa, 3ème ville la plus peuplée d'Afrique
Troisième ville la plus peuplée d’Afrique, Kinshasa compte quelque 10 millions d’habitants, qui vivent souvent dans des habitations précaires, la capitale ayant vu sa population croître constamment en moins de 20 ans. Cette croissance est le fait d'un « urbanisme de la pauvreté », avait déclaré en juillet 2017 au quotidien français Le Monde, Corneille Kanene, ex-directeur de l'agence onusienne Habitat, ajoutant que : « les trois quarts de Kinshasa sont constitués de bidonvilles sans accès à l'eau ni à l'électricité ».
Nos sincères condoléances à toutes les familles éprouvées !
Danielle Ngono Efondo