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Proche-Orient : Réactions mitigées au plan de paix de Donald Trump

mercredi, 29 janvier 2020 11:26 N.R.M

Le plan de paix du président des Etats-Unis présenté mardi, a immédiatement été rejeté par les Palestiniens et leurs alliés et accueilli avec circonspection ou de façon positive dans le reste du monde.

 

Rejet unanime des Palestiniens

D'après nos confrères de « 20 Minutes Monde », Ce plan, favorable à Israël auquel il accorde de nombreuses garanties et notamment un feu vert pour annexer les colonies, « ne passera pas » a rapidement réagi le président palestinien Mahmoud Abbas. « Il est impossible pour n’importe quel enfant, arabe ou palestinien, d’accepter de ne pas avoir Jérusalem » comme capitale d’un Etat palestinien, a déclaré le président Abbas pour signifier l’étendue, selon lui, du refus palestinien de voir Jérusalem devenir la capitale indivisible  d’Israël comme l’a proposé le président américain.

Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a formellement rejeté le plan présenté à la Maison-Blanche. « Nous n’accepterons pas de substitut à Jérusalem comme capitale de l’Etat de Palestine », a déclaré Khalil al-Hayya, un haut responsable du mouvement. Ce plan « ne passera pas » et pourrait conduire les Palestiniens vers une « nouvelle phase » de leur lutte, avait prévenu le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, avant même l’annonce du président Trump.

Grande animosité dans la région

Pour le mouvement chiite libanais Hezbollah, cette proposition n’est qu’une « tentative d’éliminer les droits du peuple palestinien, historiques et légitimes ». L’Iran a jugé que « le plan de paix de la honte imposé par l’Amérique aux Palestiniens est la trahison du siècle et est voué à l’échec ». Pour le ministère turc des Affaires étrangères, ce projet « mort-né » est un « plan d’occupation visant à tuer une solution à deux Etats et à extorquer des Territoires palestiniens ».

La Jordanie a estimé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, que l’établissement d’un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 restait « la seule voie pour une paix globale et durable ».

Quelques pays jouent la carte de la prudence

L’Egypte a adopté une position prudente, se contentant d’appeler Israéliens et Palestiniens à un examen « attentif » et « approfondi » du plan. « L’Egypte appelle les deux parties concernées à un examen attentif et approfondi de la vision américaine (…) et à ouvrir des voies de dialogue, sous les auspices des Etats-Unis, pour une reprise des négociations », afin de parvenir à « une paix juste et globale » et « à l’établissement d’un Etat palestinien indépendant », a indiqué Le Caire dans un communiqué.

L’Arabie saoudite « apprécie les efforts de l’administration du président Trump d’œuvrer pour un plan de paix complet entre les parties palestinienne et israélienne », a annoncé mercredi le Royaume, appelant à des pourparlers directs entre Israël et les Palestiniens. Le roi Salmane a affirmé son soutien « inébranlable » aux droits des Palestiniens lors d’un entretien téléphonique avec le président palestinien Mahmoud Abbas. Le roi est du côté des Palestiniens et soutient « leurs choix et ce qui consacre leurs espoirs et aspirations », a rapporté mercredi l’agence d’Etat saoudienne (SPA)

Appel à des négociations directes entre Israélien et Palestiniens

Parmi les alliés des Etats-Unis, Londres était mardi soir le plus positif, qualifiant le plan de « proposition sérieuse » qui « pourrait constituer une avancée positive ». Le chef de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell s’est contenté d’indiquer que l’EU allait « étudier et évaluer les propositions avancées », tout en réaffirmant son engagement « ferme » en faveur d'« une solution négociée et viable à deux Etats ». Cette formule de « solution négociée et viable à deux Etats, acceptable par les deux parties » a été reprise par le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.

La Russie a pour sa part prôné des « négociations directes » entre Israélien et Palestiniens, afin de parvenir à un « compromis mutuellement acceptable ». « Nous ne savons pas si la proposition américaine est mutuellement acceptable ou non. Nous devons attendre la réaction des parties », a déclaré aux agences russes le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.

A New York, le porte-parole des Nations Unies a rappelé que l’organisation internationale s’en tenait aux frontières définies en 1967. « La position des Nations unies sur la solution à deux Etats a été définie à travers les ans par des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale auxquelles est tenu le secrétariat » de l’ONU, a précisé Stéphane Dujarric dans un communiqué.

 

N.R.M

 

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