Robert Mugabe, l’ancien président du Zimbabwe, est mort ce vendredi 6 septembre 2019, a annoncé sur Twitter le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa. L’ex-chef d’Etat, âgé de 95 ans, était hospitalisé à Singapour depuis le mois d’avril.
L’ancien président zimbabwéen a tiré sa révérence. En effet, Robert Mugabe, qui a dirigé d'une main de fer son pays de 1980 à 2017, est décédé à l'âge de 95 ans, a annoncé, vendredi 6 septembre, l'actuel chef de l'État, Emmerson Mnangagwa. « C'est avec la plus grande tristesse que j'annonce le décès du père fondateur du Zimbabwe et de l'ancien président, le commandant Robert Mugabe », a-t-il déclaré dans un tweet.
« Le commandant Mugabe était une icône de la libération, un panafricain qui a dédié sa vie à l'émancipation (...) de son peuple. Sa contribution à l'histoire de notre nation et de notre continent ne sera jamais oubliée. Que son âme repose en paix », a-t-il ajouté.
L’ex-président du Zimbabwe, Robert Mugabe, était hospitalisé à Singapour depuis cinq mois mais la maladie dont souffrait l’ancien chef de l’Etat n'avait pas été révélée. Selon certaines sources, il était atteint d'un cancer, mais son entourage expliquait ses fréquents séjours à Singapour par le traitement d'une cataracte.
Né en 1924 dans une famille pauvre de ce qui était encore la Rhodésie du Sud, Robert Mugabe a eu une enfance plutôt solitaire, entouré de ses livres. Devenu instituteur, il part étudier en Afrique du Sud. C’est là qu’il s’initie au marxisme avec des membres de l’ANC (Congrès national africain), le parti anti-apartheid de Nelson Mandela.
D’obédience marxiste, il participe à la fondation de l'Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU) et mène une guérilla contre le gouvernement d’Ian Smith en Rhodésie du Sud, ce qui fait de lui un des « pères de l’indépendance » du pays, qui devient le Zimbabwe. Après être devenu Premier ministre du pays, il en accède sept ans plus tard à la présidence, instaurant un régime présidentiel. Cette fonction lui permet de continuer à assurer l'essentiel du pouvoir, auparavant détenu par le chef du gouvernement.
Son engagement anticolonialiste assure sa popularité auprès d'une partie de sa population et du continent africain. Cependant, il est accusé de faire reculer les libertés individuelles et de favoriser le racisme anti blanc, notamment par une politique de confiscation de terres et d'expulsions. Au niveau économique, sa présidence est marquée par une explosion du taux de chômage, par une hyperinflation, par des famines et par la décision de pays occidentaux d'imposer au Zimbabwe des sanctions économiques.
Fin 2017, alors qu'il dirige de facto le pays depuis 37 ans et qu'il est le plus âgé des chefs d'État en exercice dans le monde, il est victime d’un coup d’État qui conduit le Parlement à engager une procédure de destitution à son encontre. Il démissionne alors de la présidence du Zimbabwe. Il meurt près de deux ans plus tard, en 2019, à l'âge de 95 ans à Singapour.
Danielle Ngono Efondo