Interpol a annulé les « notices rouges » qui relaient les mandats d’arrêt délivrés par la République islamique de Mauritanie contre l'homme d'affaires Mohamed Ould Bouamatou et son principal collaborateur, Mohamed Ould Debagh. L’organisation considère que l’affaire comporte « une dimension politique ».
La commission de contrôle de l’organisation policière internationale a décidé il y’a quelques jours, d’effacer de son fichier les informations concernant les deux hommes. Leurs avocats ont été saisis et, la commission considère qu’« il y a une dimension politique prédominante dans cette affaire ».
À la demande des pays affiliés, Interpol diffuse des « notices rouges », qui ne sont pas des mandats d’arrêt internationaux mais un moyen par lequel l’organisation informe qu’un mandat d’arrêt a été délivré par l’autorité judiciaire d’un de ses membres.
Mohamed Ould Bouamatou et Mohamed Ould Debagh sont visés depuis le 31 août 2017 par un mandat d’arrêt de la justice mauritanienne pour des soupçons de corruption. Le régime du président Mohamed Ould Abdelaziz accuse l’homme d’affaires, qui a trouvé refuge au Maroc, après son entrée en disgrâce, d’avoir longtemps financé un groupe de sénateurs. Les membres de la chambre haute avaient résolu de mener une fronde contre le référendum constitutionnel ayant mené à la suppression du Sénat.
Persécutions multiples
« M. Ould Bouamatou n’a jamais caché qu’il soutenait légalement l’opposition mauritanienne, notamment financièrement, afin de favoriser la démocratie en Mauritanie, ce que la commission d’Interpol a bien pris en compte », ont déclaré les avocats William Bourdon et Elyezid Ould Yezid dans un communiqué, saluant une « décision historique ».
« On rappellera que ces mandats d’arrêt ont eu également pour dessein d’empêcher M. Mohamed Ould Bouamatou de se présenter, le cas échéant, à une élection en Mauritanie, de soutenir un autre candidat mais également de soutenir l’opposition », ajoutent les avocats.
Fondateur du groupe BSA et de la banque GBM, Mohamed Ould Bouamatou est depuis plusieurs années déjà, en rupture avec le président de la Mauritanie, qui est par ailleurs membre proche de sa famille. Il lui a pourtant apporté son soutien alors qu’il battait campagne pour la présidentielle en2009.
Les avocats des deux hommes pensent que ces derniers sont victimes de multiples persécutions initiées par les autorités locales. Dans un communiqué rendu public, il est écrit « Elles se sont récemment illustrées par la confiscation arbitraire et brutale de l’ensemble des biens professionnels et personnels de M. Ould Bouamatou, persécutions condamnées par tous les partis politiques d’opposition mauritaniens ».
Si Mes William Bourdon et Elyezid Ould Yezid saluent la décision d’Interpol, Ils indiquent avoir reçu pour instruction d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre de l’ensemble des complices et auteurs de cette machination judiciaire et ce, devant toutes les juridictions compétentes.
La Mauritanie est un pays du Nord Ouest de l’Afrique avec pour capitale Nouakchott. C’est un pays qui est entre le Maghreb et l’Afrique noire, marqué par sa diversité ethnique et une population très ancrée dans l’appartenance tribale. Très commerçant, le pays est tout le temps traversé par des caravanes. C’est l’une des régions les plus chaudes du globe et, il est conseillé de prendre en compte, les vents de sable et de poussière qui amènent les gens chaque année, à se perdre dans ce vaste désert.
Nicole Ricci Minyem