Le diplomate et ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye a été nommé représentant du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique en remplacement du Gabonais Parfait Onanga-Anyanga, dont le mandat s'achevait à la fin de l'année, a indiqué lundi le gouvernement sénégalais.
- Ndiaye prend ses fonctions alors que la mission onusienne dans le pays (Minusca) est régulièrement accusée de passivité face aux violences des groupes armés qui occupent 80% du territoire centrafricain. «Le Sénégal est encore à l'honneur sur la scène internationale. En effet, l'ancien ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur, Monsieur Mankeur Ndiaye, vient d'être nommé Représentant du secrétaire général de l’ONU en Centrafrique avec rang de secrétaire général adjoint des Nations unies», s'est réjoui dans un communiqué le chef de la diplomatie sénégalaise, Sidiki Kaba.
- Onanga-Anyanga, qui était en poste depuis 2015, a lui-même reconnu que les troupes de l'ONU en Centrafrique avaient été dans l'incapacité de prévenir un massacre de près de 100 civils commis par un de ces groupes armés le 15 novembre à Alindao (centre). Amnesty International a exigé une enquête approfondie, immédiate et impartiale sur ces évènements d'Alindao.
Selon l'ONG de défense des droits de l'homme, citant plusieurs témoins sur place, les soldats mauritaniens de la Minusca présents n'ont pas répondu à l'attaque du groupe armé, mais se sont au contraire retirés (...) laissant des milliers de civils sans protection.
Agé de 58 ans, le nouvel émissaire de l'ONU a été ministre des Affaires étrangères du président Macky Sall d'octobre 2012 à septembre 2017, servant sous trois Premiers ministres. Il avait auparavant été ambassadeur, notamment à Paris.
Le Conseil de sécurité a renouvelé le 13 décembre jusqu'à fin 2019 la mission de paix de l'ONU en Centrafrique, au terme de difficiles et longues négociations entre la France, les Etats-Unis et la Russie qui exerce une influence croissante dans cette ancienne colonie française.
Dans le contexte sécuritaire actuel, le Conseil de sécurité maintient le nombre de casques bleus autorisés à se déployer en République centrafricaine (RCA) et permet à la MINUSCA de continuer à agir de façon active et robuste pour protéger les populations civiles contre la menace des groupes armés. La résolution prévoit le maintien dans le pays d'une force de Casques bleus pouvant comprendre jusqu'à 11.650 militaires et 2.080 policiers.
Cette résolution renforce le rôle de soutien de la MINUSCA au processus politique dans le cadre de l'Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en RCA. La communauté internationale apporte donc un appui renforcé à cette initiative, portée par l'Union africaine, qui est le seul processus de dialogue direct et inclusif entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés, duquel peut émerger un accord de paix global.
Le Conseil de sécurité autorise également la MINUSCA à apporter un soutien supplémentaire, notamment logistique, aux forces armées centrafricaines, pour leur permettre de se redéployer progressivement sur le territoire centrafricain afin d'assurer la sécurité des populations locales.
Depuis 2012, une majeure partie de la Centrafrique connaît des violences intercommunautaires. Ce pays pauvre de 4,5 millions d'habitants vit sous la coupe de groupes armés se disputant ses richesses minières.
Otric N.