C’était lors de son intervention ce mercredi 20 février 2019 à Gostiny Dvor, à deux pas du Kremlin, devant l’Assemblée Fédérale russe que Vladimir Poutine a tenu ce propos. Il a part la même occasion dressé un parallèle entre la mise au point du missile hypersonique russe Avangard et le lancement du premier satellite dans l’espace non sans revenir aussi sur le retrait américain du Traité FNI et les nouvelles armes russes.
« La Russie a été et restera un État souverain. C'est un axiome: soit elle le restera, soit elle n'existera plus du tout. Cela doit être clair pour nous tous », a déclaré le Président russe lors de son adresse.
Le missile Avangard
Selon le Chef de l’Etat russe, dans le ton qu’on lui connait, la mise au point du système d'armement hypersonique Avangard « revêt une importance comparable à celle du lancement du premier satellite artificiel de la Terre ». D’autres parts, le ministre russe de la défense Sergueï Choïgou, a ajouté que le premier régiment équipé du système Avangard entamerait son service dès décembre prochain.
« Chercher des points d'attache » au lieu d'imposer ses conditions
Le dirigeant russe a prôné l'importance du dialogue dans la politique extérieure, jugeant contre-productive toute tentative d'imposer ses règles du jeu. « Construire des relations avec nous, c'est chercher ensemble des points d'attache au lieu de dicter ses conditions », a-t-il indiqué. Avant de poursuivre: « Les priorités de notre politique extérieure sont tout à fait transparentes: c'est le renforcement de la confiance, la lutte contre les menaces globales, l'élargissement des liens économiques, commerciaux, éducatifs, culturels, scientifiques, la levée des barrières empêchant les communications entre les gens ».
Traité FNI
Les États-Unis auraient dû justifier de façon honnête leur retrait du traité FNI sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, mais au lieu de le faire, Washington a cherché des prétextes en attribuant à la Russie la responsabilité du non-respect présumé de l'accord, a affirmé Vladimir Poutine.
Le chef de l'État russe a noté que depuis la signature du Traité en 1987 le monde avait considérablement évolué: de nombreux pays ont continué à développer des missiles de courte et moyenne portées, contrairement à la Russie et aux États-Unis qui s'étaient volontairement limités en la matière.
Dans le même temps, Vladimir Poutine a attribué à Washington la responsabilité du non-respect du Traité FNI, ajoutant que l'administration américaine « cherchait à se blanchir et à fixer des coupables ».
La Russie est prête à se défendre, pas à attaquer
La Russie n'envisage pas d'être la première à installer ses missiles en Europe, a assuré le chef de l'État. Or, a-t-il poursuivi, si les États-Unis déploient leurs armements sur le continent, ce geste « aggravera brutalement la situation en matière de sécurité internationale et créera des menaces graves pour la Russie ».
Il a rappelé qu'il suffisait de 10 à 12 minutes à certains types de missiles pour atteindre Moscou. « Dans ce contexte nous serions contraints — je souligne que nous serions justement contraints — de prendre des mesures symétriques et supplémentaires ».
Supériorité militaire globale
Vladimir Poutine a appelé les États-Unis à « abandonner leurs illusions » d'avoir une supériorité militaire globale, ce que, selon lui, Washington avait déjà tenté d'obtenir à l'aide du système global de défense anti-missiles. « Notre réponse sera toujours fonctionnelle et efficace », a-t-il indiqué.
Des nouvelles armes dévoilées l'année dernière?
Les travaux se poursuivent pour les nouvelles armes russes présentées l'an dernier, a fait savoir le Président. Au printemps, le premier sous-marin nucléaire équipé du système autonome Poséidon sera mis à l'eau. L'année dernière, la production du système Avangard a été mise en série. Le missile intercontinental lourd Sarmat, doté d'une puissance « sans précédent », selon le chef de l'État, est actuellement soumis à des tests. Quant aux missiles hypersoniques Kinjal, ils ont pu confirmer leurs « caractéristiques uniques » lors des essais.
Qui plus est, de nouveaux missiles hypersoniques russes, dénommés Zircon, seront installés sur des sous-marins ainsi que sur des navires et pourront atteindre des cibles maritimes et terrestres.
Il s'agit de la 15e intervention présidentielle devant l'Assemblée fédérale. La première intervention de ce genre a été réalisée par le Président Boris Eltsine le 24 février 1994.
Source : sputniknews.com