Le fils de l'ancien président Sénégalais Abdoulaye Wade qui est par ailleurs le candidat du parti Démocratique Sénégalais ( PDS) à la présidentielle de février 2019, a annoncé à ses proches qu'il entend revenir bientôt à Dakar, malgré le fait qu'une menace d'incarcération plane au dessus de sa tête.
Pour le gouvernement sénégalais, Karim Wade ancien homme fort de ce pays de l'Afrique de l'Ouest n'a pas été amnistié, mais plutôt gracié par Macky Sall, le chef de l'État actuel. Il n'est pourtant pas acquitté des amendes auxquelles il a été condamné. Il sera donc, en vertu de la loi et de la contrainte par corps, arrêté dès qu'il va fouler le sol sénégalais. Cette même loi stipule que il n'est pas éligible parce que pas inscrit sur les listes électorales. Cette décision a amené ses avocats à faire valoir que la cour de répression de l'enrichissement illicite, la juridiction spéciale qui a condamné Karim Wade a expressément exclu dans sa décision, la déchéance des droits civiques.
Plusieurs chefs d'États en Afrique de l'Ouest comme en Afrique Centrale lui ont pourtant demandé de renoncer à son projet, mais en vain.
Devant la véhémence des propos qu'il a tenu alors que certains de ces aînés lui donnaient les conseils, ils ont fini par abandonner l'idée de lui faire entendre raison.
Lorsque Abdoulaye Wade perd les élections présidentielles, son fils qui occupait entre autres, les fonctions de ministre de la coopération internationale, des transports aériens, des infrastructures et de l'énergie est inculpé pour enrichissement illicite et incarcéré à Dakar, lorsque le procureur de la cour de répression avait ordonné sa garde à vue. Le magistrat, pour expliquer son acte avait fait observer à l'époque qu'il n'était pas convaincu de la pertinence des explications données par Karim Wade, sur l'origine de sa fortune, estimée à ce moment là à 694 milliards de FCFA.
Le substitut du procureur avait lui aussi parlé d'une véritable ingénierie financière frauduleusement, faite de montagnes complexes et de sociétés à tiroirs.
Ces accusations et bien d'autres ont amené le camp de Abdoulaye Wade à affirmer que tout avait été orchestré par le nouveau pouvoir, soucieux de faire rendre gorge aux dignitaires de l'ancien régime. Il avait été condamné en 2015 à six ans de prison ferme et à plus de 210 millions d'euro d'amende pour les faits qui lui étaient reprochés. Mais, bénéficiant d'une grâce présidentielle, il vit depuis juin 2016 à l'étranger, principalement au Koweït.
Le Chef de l'État sénégalais Macky Sall a laissé entendre que s'il est réélu en février prochain,il pourra, en plus de Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, accorder une amnistie générale.
Nicole Ricci Minyem