Mis en examen depuis le 10 Décembre 2018, l’ancien directeur général de Renault – Nissan, vêtu d’un costume sombre, a semblé amaigri devant les juges. Pour sa première comparution, Il est arrivé menotté, une corde nouée autour de la taille.
Au moment om on lui a passé la parole, l’ancien directeur général na eu de cesse de clamer son innocence, en se disant « faussement accusé et détenu de manière injuste. J’ai agi avec l’approbation des dirigeants de groupe… ». Une sortie qui n’a pas eu l’air de convaincre le juge qui a maintenu la détention de Carlos Ghosn, qu’on soupçonne de vouloir prendre la fuite.
Il est soupçonné d’avoir dissimulé aux autorités boursières, une partie de ses revenus perçus chez Nissan. On parle d’un montant, d’une valeur d’environ cinq milliards de Yens (38 millions d’euros), pendant cinq ans (2010- 2015). A l’issue de cette première garde à vue, il avait fait l’objet d’un nouveau mandat d’arrêt. Accusé pratiquement pour les mêmes faits : Minoration similaire d’émoluments pour la période allant de 2015 – 2018. Un troisième chef d’accusation a été ajouté aux premiers : Abus de confiance, on le soupçonne d’avoir effectué des virements d’un compte Nissan au bénéfice d’une ami saoudien, ce dernier lui aussi nie toute implication.
Un système judiciaire japonais implacable
Le tribunal a été pris d’assaut ce lundi, à l’occasion de l’ouverture du procès de Carlos Ghosn. Dès les premières de la matinée, une longue file de personnes s’était formé devant les portes. On parle de plus d’un millier de personnes qui attendaient, malgré le froid, tentant tant bien que mal d’obtenir l’une des rares places mises à leur disposition. Il faut préciser que seuls quatorze (14) tickets ont été alloués par tirage au sort à des membres du public, afin qu’ils puissent prendre part à la comparution de l’accusé.
A côté de monsieur – madame tout le monde, les juges, avocats représentant les deux parties. Dans la foule, on ne s’attend pas, au regard des accusations portées sur l’ancien directeur général de Renault – Nissan, à ce que le juge se montre clément. Il se dit qu’il encoure la peine maximale sans aucune circonstance atténuante. Mais, ce ne sont là que de simples spéculations, en attendant le verdict final.
Un verdict qui sera lu, au cours des prochains jours, devant les membres des corps diplomatiques de certains pays. L’ambassadeur de France au japon, Laurent Pic est attendu, dans le cadre de la protection consulaire, selon le porte – parole de l’ambassade. Autres diplomates dont on espère la présence, celui du Liban ainsi que le Consul du Brésil, d’après la chaîne de télévision publique NHK.
Certains parlent d’une procédure rare, seul 0,6 % des détenus ont fait une telle requête l’an dernier. Elle n’a quasiment aucune chance de changer le cours des choses mais la portée symbolique est forte pour l’ex responsable, Carlos Ghosn, qui a là, une occasion de rompre le silence médiatique dans lequel il est muré depuis plusieurs semaines et de donner sa version des faits. Il est toutefois conscient de ce qui l’attend, au terme de ce procès.
Nicole Ricci Minyem