Les premiers sont poursuivis de violence, réunion avec arme et mise en
danger de la vie d’autrui.
Trois gilets jaunes, impliqués dans une course poursuite et le passage
à tabac d’un chauffeur de poids lourd qui avait forcé l’un de leur
barrage à Ottmarsheim dans le Haut-Rhin, ont été mis en examen
mercredi dernier, par un juge d’instruction de Mulhouse, a-t-on appris
de source proche de l’enquête.
Les faits
Lundi matin, un chauffeur de camion-benne de 33 tonnes avait perdu
patience alors qu’il était coincé à un rond-point à Ottmarsheim.
Malgré la présence d’un gilet jaune couché sur la route devant son
camion, le transporteur de 30 ans avait forcé le barrage, arrachant la
signalétique, mais sans blesser personne.
Dans l’énervement, il avait pointé un pistolet à grenailles et tiré
deux fois en l’air avant de prendre la fuite. Pris en chasse par
plusieurs véhicules conduits par des gilets jaunes, il a été rattrapé
avant la commune voisine de Chalampé, où un second barrage bloquait la
circulation.
Une bagarre a éclaté entre le conducteur du poids lourd et ses
poursuivants. Des coups auraient été portés de part et d’autre,
notamment avec une barre de fer. Le chauffeur routier a toutefois
réussi à remonter dans la cabine de son camion et à reprendre sa
route, forçant semble-t-il le second point de blocage. Et ce sont
finalement les gendarmes, alertés, qui avaient réussi à stopper le 33
tonnes non loin de Fessenheim, une vingtaine de kilomètres plus au
nord.
Sérieusement blessé, le routier belfortain de 30 ans a été pris en
charge par les pompiers et transporté à l’hôpital où une interruption
totale de travail (ITT) de 45 jours a été délivrée en raison de
fractures aux bras et aux cervicales. Toujours hospitalisé à Mulhouse,
l’homme n’a toujours pas pu être entendu par les enquêteurs.
Quatre de ses poursuivants avaient été interpellés et placés en garde
à vue. Trois d’entre eux, âgés de 30, 32 et 35 ans, ont été déférés
mercredi devant le parquet et présentés au juge mulhousien Christophe
Spery. Au moins l’un des trois a été placé en détention provisoire.
Autre gilet jaune interpellé
Venu se renseigner au commissariat du Puy – en – Velay, en Haute –
Loire, un quadragénaire a été identifié par des policiers comme
l’auteur présumé de violences lors des manifestations des gilets
jaunes et a été placé en détention provisoire, a-t-on appris mercredi
auprès du parquet.
Il s’était rendu dans un poste de police afin de se renseigner au
sujet d’une amende. Reconnu par des fonctionnaires de police mobilisés
lors des rassemblements de gilets jaunes des 1ers et 8 décembre au
Puy-en-Velay.
Il a été placé en garde à vue pour outrage et violence sur personnes
dépositaires de l’autorité publique et participation à un groupement
illicite en vue de commettre des dégradations et violences, d’après
les précisions faites par le procureur de la République Nicolas
Rigot-Muller, confirmant une information de France 3
Auvergne-Rhône-Alpes.
Présenté dans la foulée à un juge, il a été placé en détention
provisoire quelques heures plus tard, dans l’attente de son jugement
en comparution immédiate vendredi, selon la même source. « C’est
curieux de demander des renseignements, voire de l’aide, à des
personnes sur lesquelles vous exerciez des violences quelques jours
auparavant », a estimé le procureur.
Douze personnes avaient été interpellées en Haute-Loire après un
rassemblement de gilets jaunes le 1er décembre au Puy-en-Velay au
cours duquel la préfecture avait été incendiée. La situation avait
également dégénéré en fin de journée lors de la manifestation du 8
décembre.
Nicole Ricci Minyem