George Zimmerman a assigné mercredi devant les tribunaux les parents de Trayvon Martin, ainsi que leur avocat et d’autres personnes qu’il accuse de s’être entendus pour produire un témoignage en sa défaveur lors de son procès en 2013.
Procès à l’issue duquel, un jury populaire l’avait pourtant reconnu non coupable, en vertu d’un concept d’autodéfense très critiqué. Terrible, inimaginable, incompréhensible sont les mots qu’on peut lire sur cette page tweeter, ouverte en mémoire de cet adolescent de 17 ans qui avait été « lâchement assassiné », alors que devant son agresseur, il ne portait aucune arme sur lui.
D'autres laissent entendre que « C’est un véritable retournement de la situation que connaît cette affaire qui avait fait large échos en 2012...Qu’est ce qui peut expliquer que quelqu’un dont la responsabilité avait été clairement établi, malgré son acquittement, se permette d’engager une telle action » ?
L’action en justice lancée par George Zimmerman défie l’entendement, a réagi Ben Crump, l’avocat de la famille de Trayvon Martin. Il a accusé le vigile de « persécuter des personnes dont la vie a été anéantie par ses propres actes néfastes. Cette procédure en justice infondée et dangereuse se révélera n’être qu’une nouvelle tentative de défendre l’indéfendable et une nouvelle tentative éhontée de tirer profit des vies et de la douleur des autres », a-t-il prédit.
Il ajoute : « L’action de Zimmerman laisse clairement entendre et démontre que dans certains Etats, la lutte contre les abus policiers à l’encontre des Noirs est loin de porter les fruits escomptés. Et c’est malheureux dans un pays qui se veut promoteur des Droits de l’Homme… ».
Le « héros » de la droite dure
Le vigile, dont le père est blanc et la mère hispanique, exige la somme de 100 millions de dollars de dommages-intérêts. Il est défendu par un sulfureux avocat conservateur, Larry Klayman, connu pour ses positions conspirationnistes et son opposition radicale à l’ex-président démocrate Barack Obama, dont il avait suggéré l’expulsion des Etats-Unis.
L’acquittement de George Zimmerman avait déclenché en juillet 2013 des manifestations dans plus de cent villes aux Etats-Unis. Le président Barack Obama lui-même avait déclaré que Trayvon Martin aurait pu être son fils.
Après son procès, George Zimmerman est devenu le héros d’une frange de la droite dure, rôle qu’il a embrassé en clamant notamment son hostilité vis-à-vis de Black Lives Matter, mouvement de lutte contre les abus policiers à l’encontre des Noirs.
N.R.M