Une campagne participative a récemment été lancée pour aider à financer le mur, à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. L’objectif est de réunir un milliard de dollars, soit le montant maximum autorisé par le site de crowdfunding GoFundMe.
Ce vendredi, plus de 11,5 millions de dollars (10 millions d’euros) avaient été récoltés, en l’espace de quatre jours. Au total, près de 190.000 personnes ont apporté leur contribution pour ce mur, apportant une réponse à une promesse électorale de Donald Trump.
Le coût d’un mur anti-migrants à la frontière serait de 5 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros) : « Si chacun des 63 millions d’électeurs qui ont voté pour Trump donne 80 dollars, on peut construire le mur, affirme Brian Kolfage, ancien soldat américain et initiateur de cette cagnotte. Et, si on ne récolte que la moitié de la somme, on aura au moins un demi-mur. Nous, le peuple, nous financerons le mur…».
« Trop d’Américains ont été tués par des immigrés illégaux et trop de ces sans-papiers profitent des contribuables américains sans jamais avoir les moyens de contribuer à notre société… « Il est temps de faire respecter nos lois et de construire ce mur », poursuit le vétéran, lui-même amputé de trois de ses membres sur le terrain.
Il sera cependant difficile à Brian Kolfage de verser le montant de la cagnotte au gouvernement américain. Une loi oblige en effet le Congrès à donner son feu vert pour tout don privé destiné aux finances publiques. Or, les dernières élections ont ramené une majorité démocrate à la Chambre des représentants américaine.
Le mur à la frontière du Mexique, promis par le président des Etats – Unis, Donald Trump a donné lieu au courant de cette année, à des échanges très tendus, devant les caméras, entre le président américain et les leaders démocrates du Congrès. Donald Trump a menacé d’aller jusqu’au « shutdown » (paralysie de certaines administrations faute d’un accord sur le budget) si les démocrates refusent de voter pour allouer une tranche de 5 milliards de dollars pour le mur controversé.
« Je serai fier de fermer le gouvernement au nom de la sécurité aux frontières, j’en prendrai la responsabilité. Le peuple ne veut pas que les criminels et la drogue se déversent dans notre pays », a martelé le président américain. « Vous ne devriez pas le fermer », répond Chuck Schumer, leader de la minorité démocrate au Sénat.
Donald Trump a ensuite bataillé avec Nancy Pelosi, pressentie pour redevenir présidente de la Chambre en janvier 2019, après la victoire des démocrates aux midterms : « Ça ne servirait rien que je demande à la Chambre de voter, même si je gagnerais facilement avec les républicains avant les vacances parlementaires et le changement de majorité, mais il me faut dix démocrates au Sénat », a assuré le président. Les républicains y sont majoritaires, mais 60 voix sur 100 sont nécessaires pour toute loi budgétaire.
Nicole Ricci Minyem