Les membres de l’opposition, réunis dans une coalition ont décidé de passer outre la décision du gouvernement qui a interdit toute marche dans les rues du Togo, alors que les élections sont prévues pour le 20 décembre prochain.
En revenant sur le film des évènements de ce 8 décembre, notre confrère de RFI déclare que plusieurs patrouilles de militaires et autres corps de l’armée se sont déployées à travers les villes. Ils se sont beaucoup plus mobilisés devant le siège de la Convention Démocratique des Peuples Africains, retenu comme lieu de rassemblement pour la contre campagne.
Un rassemblement interdit et très vite encerclé par des hommes en tenue ayant des matraques et plus. Ailleurs, ce sont des camions et des lances à eau qui avaient pris position. En face d’eux des jeunes qui avaient érigé des barricades et brûlé des pneus. Malheureusement, la situation a dégénéré à un moment de la journée.
Voulant Garder leur position et défendre ce qu’ils pensent être leur droit, d’autant plus que selon eux, le scrutin prévu à la fin du mois de décembre est émaillé d’irrégularités, les échauffourées sont nées entre les forces de l’ordre et de sécurité et les centaines de jeunes qui ont adhéré à l’opposition coalisée pour la circonstance.
A l’issue des affrontements de ce samedi, notamment dans la banlieue de Togblekopé, au Nord du Togo, deux personnes sont tombées sous les balles : un jeune homme âgé de 17ans, Idrissou Moufidou, apprenti mécanicien, qui aurait été tué par une balle tirée par un militaire.
Pour le gouvernement togolais, c’est une bavure qui ne saurait être attribuée à l’armée, qui s’est contenté d’encadrer les manifestations. Dans un communiqué, il est dit que ce sont des individus à bord d’un véhicule non immatriculé qui ont abattu ce jeune togolais, avant de prendre la fuite. La police est à la recherche des occupants.
Une version réfutée par les leaders de l’opposition. Selon Jean Pierre Fabre, président d’une coalition de parti d’oppositions, le gouvernement est embarrassé et tente à travers ce communiqué de minimiser l’incident. Il lance comme un défi à l’Etat : « Nous allons continuer à manifester, c’est le seul recours auquel nous ayons accès
pour dénoncer ces élections… ».
Ailleurs dans le pays, d’autres jeunes ont tenté de se rassembler à Sokodé et à Bafilo toujours dans le Nord du Togo mais sans succès. La présence des forces de sécurité aux premières heures de la journée a refoulé toutes les veilletés de l’opposition.
Selon Amnystie Internationale, une enquête doit être ouverte afin d’établir les responsabilités des uns et des autres.
A travers le pays, les membres de la société civile qui épousent les idées de cette opposition pense que c’est une élection dont on connait d’ores et déjà l’issue. Il est donc important de tout remettre à plat et d’établir de nouvelles bases pour que le processus électoral soit fiable et accorde les chances égales à tous les protagonistes.
Un avis que ne partage par le gouvernement togolais qui entend poursuivre « sereinement » sa campagne pour que tout citoyen ait la possibilité de choisir celui qu’il pense être à même de le représenter.
Nicole Ricci Minyem