Le maître du buzz à Abidjan, jusqu’à sa dernière demeure a su servir du buzz à ses fans. Et comme dans la conclusion d’une belle symphonie, il est parvenu à faire participer ses « chinois » au dernier acte de son « buzz » majeure : la profanation de sa tombe.
Depuis l’annonce de la mort de Dj Arafat, plusieurs de ses fans n'y croyaient pas. Ils se posaient presque tous la question « est ce que c’est un nouveau buzz du Daïshi ? » Une question qui n’était pas innocente puisqu’en réalité, cet artiste de tous les excès avait créé une nouvelle forme de promotion de ses œuvres musicales et de sa carrière d’artiste. La technique était toute simple. La veille de la sortie d’une nouvelle chanson, il cherchait à créer un évènement qui devait attirer l’attention du public et des fans question de susciter la sympathie ou de mobiliser autour de sa nouvelle production. Il créait un « buzz ». Pour y arriver tout était permis. Depuis les insultes, les bagarres en boîte de nuit, les cross dangereux, des spectacles sulfureux, les directs insultants à l’endroit de l’un de ses partenaires, challengers du Coupé Décalé ou une quelconque star du monde de la musique ou du football.
DJ Arafat, c’était « Papa Clash ». On se souvient de ces révélations ubuesques à l’endroit de l’un de ses concurrents direct Serge Beynaud. Qu’il taxait très souvent de « PD » (homosexuel). Tout était bon pour se faire voir. L’un des derniers clashes en date était celui du capitaine de la sélection de Côte d’Ivoire. En effet, sentant la Coupe d’Afrique des Nations absorber la sortie de son dernier opus « MOTO MOTO », il va s’en prendre inutilement au capitaine Serey DIE, le traitant de tous les noms. Dj Arafat avait fait du BUZZ son meilleur atout commercial. Et son meilleur client était son ami de jeunesse Debordo Leekunfa.
Alors, tout le monde se demandait si « Arafat a encore cherché Buzz ». A défaut de le chercher par lui-même, ses « chinois » lui ont servi son dernier buzz. Un buzz qui fera pour toujours date dans les esprits des ivoiriens, des africains et de tous ceux qui ont suivi les obsèques du « Yorobor ». Ce dernier buzz, auquel lui-même n’aurait jamais pensé de son vivant à consister à déterrer sa dépouille quelques minutes après son inhumation. Les « chinois » iront plus loin dans le buzz que leur maître, le Daïshikan. Ils iront jusqu’à dévêtir la dépouille pour vérifier que Arafat ne faisait pas buzz.
Au finish, le roi des clashes et des buzz en côte d’ivoire a bel et bien reçu son dernier hommage en tant que « Papa buzz ». C’était le point qui manquait au film de sa vie. Et maintenant on peut véritablement dire qu’il est mort comme il aura vécu. Adieu « Papa Buzz ».
Stéphane NZESSEU