Il date du 11 janvier dernier, dans le cadre d'une enquête pour divulgation de fausses nouvelles.
Tout part d’une information donnée par Alain Lobognon, le 09 janvier, dans laquelle il a affirmé que Richard Adou, le procureur de la République, avait ordonné l’arrestation de Jacques Ehouo, inculpé par la police économique : « Le procureur a ordonné l’arrestation de notre collègue », avait-il notamment attesté. Une position qui n’a pas été du goût de l’homme de loi et, qui l’a poussé à engager les poursuites judiciaires contre l’élu du peuple : « J’ai donc instruit la section de recherche de la gendarmerie nationale, à l’effet de rechercher et d’appréhender l’intéressé ».
Les faits
Suite à l'affaire Jacques Ehouo, le procureur de la République a dit avoir instruit la section Recherches de la gendarmerie nationale à l'effet de rechercher le député Alain Lobognon, de l'appréhender et de le conduire devant son parquet pour être poursuivi contre lui, selon la procédure de flagrant délit des faits de divulgation de nouvelles fausses et d'incitation à la violence, faits prévus et punis par les articles 173, 174, 175, 178 alinéa 2 du Code pénal.
Cette convocation fait suite à la publication par le député de Fresco, sur les réseaux sociaux, d'une information relative à l'émission par le procureur de la République d'un mandat d'arrêt contre Ehouo Jacques : «Cette fausse nouvelle, abondamment reprise par les internautes et plusieurs organes de presse en ligne, a créé l'émoi et engendré des manifestations, des sit-in et autres appels à la violence, heureusement jugulés par les forces de l'ordre déployées dans les artères de la ville et principalement devant le palais de justice», a informé Adou Richard Christophe.
Pour conclure, le procureur de la République a tenu à indiquer que toutes les procédures de lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics, initiées par la Haute autorité pour la Bonne gouvernance se poursuivent et aboutiront à la saisine du juge d'instruction lorsque son parquet en sera saisi.
Mis devant les faits, Alain Lobognon n’a pas tardé à réagir. Le député a immédiatement répondu qu’il allait se présenter devant la brigade de gendarmerie pour prouver qu’il n’est nullement responsable des faits qui lui sont reprochés. Il s’agit de faire respecter la Constitution : « Nous sommes tous des prisonniers en sursis. Le procureur de la République vient de me donner raison. J’irai sans contrainte. Les Ivoiriens doivent savoir que la défense des libertés citoyennes est un combat continu que j’ai débuté en 1994. Je n’ai pas peur », a affirmé l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports.
Convoqué par la police économique, le vainqueur de l’élection municipale du Plateau a finalement été inculpé le 10 janvier dans la soirée, sans mandat de dépôt, pour détournement, blanchiment, faux et usage de faux. Bien qu’Alain Lobognon soit protégé par son immunité parlementaire, le procureur estime qu’il peut être appréhendé pour avoir commis un flagrant délit.
Nicole Ricci Minyem
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