La dernière après celle de Sangaré, Gossio et Abouo N’Dori, est celle de l’ex ministre Zacharie Séry Baily
Une fois de plus et juste en quelques mois, Le Front populaire ivoirien pleure l’un des siens. Zacharie Séry Baily est décédé le 2 décembre dernier, à l’âge de 70 ans. Ex-ministre de la l’Enseignement supérieur puis de la Communication à l’ère de Laurent Gbagbo, entre 2000 et 2003, il était également l’un des fondateurs du Syndicat national de la recherche et de l’enseignement supérieur. Mort à la suite d’une commotion cérébrale, son décès porte à quatre le nombre de hauts responsables de l’ex-parti au pouvoir à avoir disparu en près de trois mois.
Le 8 septembre, l’on déplorait déjà la perte du professeur de cardiologie Raymond Abouo N’Dori, ex-ministre de la Santé puis de la Construction (2000-2003) qui s’est éteint à son domicile, à la suite d’une crise cardiaque. À la différence de Zacharie Séry Bailly, qui était notoirement connu comme une personnalité modérée et considéré comme un membre non aligné dans la crise interne au FPI, Abouo N’Dori était, lui, proche de Pascal Affi N’Guessan, président du FPI.
Autre proche du président du FPI décédé récemment de façon brutale, c’est Marcel Gossio. L’ancien directeur général du Port autonome d’Abidjan, durant tout le mandat de Laurent Gbagbo. Il est mort le 21 octobre dernier, soit près de six semaines après la mort d’Abouo N’Dori. Un décès brutal, dont le grand public ignore encore la nature.
La mort de Marcel Gossio avait été qualifiée de « pour le moins curieuse, inquiétante et inacceptable », par l’ancien ministre Moïse Lida Kouassi, ponte du FPI. « Nous devons exiger, pour une fois, l’autopsie du corps pour que les choses soient claires. Il nous faut comprendre l’origine de cette curieuse série de morts subites par arrêt cardiaque », avait également réagi l’ancien ministre.
Ni la famille du défunt ni son parti, encore moins le procureur de la République auprès du tribunal de première instance du Plateau (Abidjan), n’ont encore livré des informations sur les circonstances précises de la mort de Gossio.
Moins de deux semaines après le vice-président d’Affi N’Guessan, Aboudramane Sangaré, l’un des membres fondateurs du parti de l’ancien Président de la Côte d’Ivoire. Il avait occupé le ministère des Affaires étrangères entre 2000 et 2003, avant de présider l’Inspection générale d’État, jusqu’à la chute de Gbagbo, avec lequel il s’était enfermé dans le bunker présidentiel en avril 2011. Sangaré a été inhumé le samedi 1er décembre, à Abidjan, à la veille de la mort de Séry Bailly.
Ces dernières années, plusieurs cadres du FPI, et généralement du camp Gbagbo, sont morts. En février 2018, l’ex-ministre Jean-Jacques Béchio avait été retrouvé mort dans son lit, victime d’un arrêt cardiaque. Membre dissident du Rassemblement des républicains, il avait rejoint le camp présidentiel lors du mandat de Gbagbo et avait séjourné dans le bunker présidentiel, avant de passer plusieurs mois en prison.
D’autres, comme Paul – Antoine Bohoun Bouabaré, ancien argentier de Gbagbo, et Mamadou Ben Soumahoro, ancien directeur général de la Radiodiffusion télévision ivoirienne, sont quant à eux morts en exil, respectivement à Jérusalem en 2012 et à Accra en 2016.
Nicole Ricci Minyem