Dans une interview publiée sur son site, l’ambassade de la Chine au Cameroun apporte entre autres, des précisions sur ses acquisitions des terres agricoles au Cameroun.
Les données publiées par la China Africa Research Ininitative (CARI), une organisation rattachée à la faculté des études internationales de l'université américaine John Hopkins, sur les acquisitions des terres agricoles de la Chine au Cameroun continuent de faire couler beaucoup d’encre et de salive. D’après ces données, le Cameroun est le premier sans second véritable, des pays où la Chine a le plus investi sur les terres agricoles en Afrique. CARI explique que cette position particulière est le fait de l'acquisition par le groupe chinois GMG Global, basé à Singapour, et le conglomérat Sinochem basé en Chine, de la société camerounaise de production d'hévéas Hevecam. Cette dernière n'est pas propriétaire, mais détentrice d'une concession foncière de très long terme.
Une information qui a crée non seulement la controverse et une vive émotion au sein des opinions publiques camerounaises, mais aussi une réaction de la partie chinoise. En effet, dans une interview publiée le 7 août 2019 sur son site, l’ambassade de Chine au Cameroun a fait une mise au point sur la coopération sino-camerounaise. Le porte de parole de Wang Ying Wu, l’Ambassadeur de chine au Cameroun, est revenu sur « l’acquisition des terres agricoles par des entreprises chinoises », le commerce bilatéral et aussi sur la coopération en matière de financement. Selon la Chine, les conclusions faites par les médias camerounais ne sont pas non seulement fondées, mais aussi, sont loin de l’idée exprimée par Cari. D’après l’ambassade, toutes les 4 terres agricoles mentionnées dans leurs reportages «soi-disant acquises par les entreprises chinoises » ne concernent que des concessions.
« concernant les 3 terres pour la production d’hévéas, le conglomérat chinois Sinochem, en achetant 51% des actions du groupe singapourien GMG Global, a obtenu automatiquement une part des projets de production d’hévéas sous contrôle des entreprises Hevecam, Sudcam et Bissiang. Il faut noter que Sinochem n’est pas le seul actionnaire, des opérateurs camerounais et internationaux ont aussi leur part dans ces projets. Les terres agricoles de 100 000 hectares y relatives résultent d’une concession, au lieu d’un achat. Selon l’avancement des projets, les entreprises ont fait des contrats de bail à long terme pour certaines terres, et les contrats de bail à court terme pour d’autres. Tous les contrats sont en conformité avec la réglementation camerounaise. Les actionnaires de ces projets, y compris l’entreprise chinoise, ne sont pas propriétaires, mais détenteurs d’une concession foncière », dit-il.
Projet agricole
Pour une part non négligeable de 100 hectares, et non de 10 000 hectares comme reporté dans certains médias locaux, souligne t-il, elle est en fait destinée au projet de coopération technique au Centre d’application des Technologies Agricoles du Cameroun (CATAC), un projet de coopération bilatérale financé par l’aide chinoise sans contrepartie. Cette terre de 100 hectares, l’entreprise chinoise chargée de l’exécution du projet ne l’a ni achetée, ni louée, le gouvernement camerounais en reste toujours propriétaire. « Sauf les cas susmentionnés, il est rare que les entreprises chinoises exploitent les terres agricoles par achat ou concession au Cameroun », relève Le porte de parole de Wang Ying Wu.
Par ailleurs, l’empire du milieu indique que le commerce bilatéral entre la Chine et le Cameroun se déroule sur la base de volonté et de bénéfice réciproque, en tenant compte des avantages comparatifs. Parlant de la coopération en matière de financement, ce principal partenaire économique du Cameroun, souligne qu’en tant que pays ami et bon partenaire du Cameroun, la Chine soutient fermement le développement économique et social du Cameroun, et répond activement à l’appel de la partie camerounaise. « La Chine a entamé une coopération en matière de financement avec le Cameroun pour plusieurs projets structurants et stratégiques qui contribuent au développement du Cameroun », dit-il.
Marie MGUE