Le Burkina Faso, l'un des pays les plus pauvres du monde, est un pays d’Afrique de l'Ouest sans accès à la mer. Malgré la croissance économique en 2016, environ 40,1% des citoyens du pays vivent en dessous du seuil de pauvreté et près de la moitié de la population n’a pas accès à de l’eau potable.
L’une des raisons pour lesquelles l’eau est potable en quantité limitée réside dans les problèmes environnementaux. Les sécheresses nationales au Burkina Faso rendent la disponibilité de l'eau potable rare. Cela oblige de nombreuses personnes qui habitent dans les zones rurales à migrer vers des zones urbaines malgré la mauvaise qualité de l’eau et de l’assainissement.
En juin 2018, la Banque mondiale a encore renforcé son soutien au Burkina Faso en approuvant un financement d’une ampleur sans précédent pour le pays : le programme d’amélioration des services d’eau et d’assainissement, qui relève d’un financement axé sur les résultats, est doté de 300 millions de dollars alloués par l’IDA (l'Association internationale de développement).
Cette opération, qui selon la Banque mondiale s’appuie sur les systèmes de gestion environnementale et sociale du pays, permettra de fournir un meilleur accès à l’eau à plus de 1,1 million d’habitants et d’offrir des services d’assainissement améliorés à 1,3 million de personnes. Elle s’attachera par ailleurs à améliorer les connaissances sur les ressources en eau pour en optimiser la gestion et à renforcer le capital humain pour la fourniture des services. Cela passera notamment par des partenariats entre les organismes publics, les collectivités locales et les centres de recherches et une offre de formation professionnelle, en particulier pour les femmes, afin de leur donner davantage voix au chapitre et de favoriser leur participation.
«Grâce à son concept innovant, ce programme va mobiliser des financements privés en direction du secteur de l’eau et de l’assainissement en recourant à des incitations destinées à améliorer et pérenniser les services, y compris sur le plan opérationnel et de l’entretien des infrastructures, de la récupération des coûts et du renforcement du capital humain», souligne Cheick Kanté, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Burkina Faso.
Le programme va favoriser l’inclusion sociale et économique en fournissant des services d’eau et d’assainissement dans des zones urbaines et rurales particulièrement mal équipées. En effet, malgré les progrès déjà réalisés, seule une personne sur cinq dans tout le pays a accès à des installations sanitaires correctes et trois personnes sur quatre font leurs besoins en plein air. À l’école, dans les dispensaires ou sur les marchés, les latrines publiques sont rares ou, quand elles existent, mal entretenues et souvent laissées à l’abandon.
En outre, plus d’un tiers de la population rurale n’a pas accès à une source d’eau saine et protégée contre les risques de contamination, en particulier par des matières fécales. Sur ce plan, les zones urbaines sont mieux loties (avec un taux d’accès de plus de 90 %), mais le rythme soutenu de l’urbanisation constitue un défi de taille pour assurer ces services.
La réalisation de l’accès universel à des services améliorés d’approvisionnement en eau et d’assainissement est une priorité nationale pour soutenir la croissance de l’économie du Burkina Faso (5,5 % du PIB par an en moyenne) et celle de sa population, qui devrait atteindre 29 millions de personnes en 2030 contre 18 millions actuellement.
Otric N.