Dans un discours télévisé mardi soir, Abdelkader Bensalah, officiellement président par intérim, s’est engagé à organiser sous 90 jours « un scrutin présidentiel transparent et régulier ».
Suite à la démission du Président Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril, le parlement algérien, avec ses deux chambres, s'est réuni mardi 9 avril pour mettre en application l'article 102 de la constitution. À cet effet, il a entériné la vacance définitive du poste de Président de la République et installé le Président du sénat, Abdelkader Bensalah, comme chef de l'État par intérim pour une durée de 90 jours. Ce dernier doit s'atteler durant cette période à l'organisation d'une élection présidentielle à laquelle il n'a pas le droit d'être candidat.
Abdelkader Bensalah, président par interim a ainsi promis d'organiser sous 90 jours une élection présidentielle, malgré l'opposition de la rue. « Moi, président du Conseil de la nation, je prends les fonctions de chef de l’État durant une période de 90 jours au maximum. Durant cette période, je m’engage devant vous aujourd’hui à organiser une élection présidentielle. » A-t-il déclaré dans un discours à la Nation retransmis à la télévision nationale.
Ce scrutin, dont tous les Algériens seront les « garants », selon Abdelkader Bensalah, permettra au peuple d'exercer son choix libre et souverain. Abdelkader Bensalah a également affirmé que le gouvernement et les services administratifs concernés seraient « chargés de la soutenir et de l’accompagner dans l’accomplissement de ses missions en toute liberté ».
En outre, il a appelé tout un chacun à surmonter les divergences et à s'investir dans une action collective historique à la hauteur des défis de l’étape, reposant sur les valeurs de solidarité, de cohésion et d’abnégation, dans le but d’atteindre l’objectif suprême, c’est-à-dire poser les fondements de l’Algérie du futur.
L’accession de Bensalah à la tête du pays ne calmera pas la contestation. L’homme de 78 ans, à la tête du Sénat depuis 17 ans, n’est pas symbole de renouveau et c’est un proche d’Abdelaziz Bouteflika. Il est d’ores et déjà contesté par la rue, par la société civile et par des partis politiques. Les Algériens, qui continuent de manifester en masse pour réclamer le départ du « système », avaient clairement affiché leur refus de voir le président du Conseil de la Nation (chambre haute du Parlement), prendre l'intérim, comme le prévoit la constitution. Les appels à manifester et à la grève générale se sont multipliés sur les réseaux sociaux à la suite de sa nomination.
Danielle Ngono Efondo