Hier jeudi, L'Union africaine (UA) a annoncé avoir suspendu avec effet immédiat, le Soudan de l'organisation panafricaine jusqu'à la création d'une autorité civile de transition dans ce pays confronté à une montée en puissance de la violence.
D’après TV5 Monde Info, c’est sur Twitter que le conseil de paix et de sécurité de l’UA (PSC) a fait l’annonce jeudi : « L’Union africaine a suspendu avec effet immédiat la participation de la République du Soudan à toutes les activités de l’UA jusqu’à l’établissement effectif d’une autorité civile de transition, ceci étant le seul moyen de permettre au Soudan de sortir de la crise actuelle ». « Le Conseil imposera automatiquement des mesures punitives sur les individus et les entités qui ont empêché l’établissement d’une autorité civile », a précisé en conférence de presse le Sierra-Léonais Patrick Kapuwa, président en exercice du PSC.
L’ambassadeur sierra-léonais à l'Union africaine a rappelé les décisions qui avaient été prises, notamment à Tunis le 30 avril dernier quand le Conseil de paix et sécurité de l’UA avait donné jusqu’à soixante jours au Conseil militaire de transition pour remettre le pouvoir aux civils. En effet, depuis le début de la crise, l'UA plaide pour un transfert rapide du pouvoir des militaires aux civils et avait plusieurs fois menacé de suspendre ce pays de l'organisation.
Le 15 avril, après le renversement quatre jours plus tôt du président soudanais Omar el-Béchir par les militaires sous la pression d'un mouvement de contestation déclenché le 19 décembre, l'UA avait donné 15 jours pour que le pouvoir soit transféré aux civils. Début mai, elle avait réitéré cet ultimatum en donnant un nouveau délai de 60 jours aux militaires pour remettre le pouvoir aux civils. « Nous n'avions pas donné 60 jours, mais jusqu'à 60 jours aux militaires pour rendre le pouvoir », a rappelé l'ambassadeur sierra-léonais à l'UA.
Selon un comité de médecins proches de la contestation, au moins 108 personnes ont été tuées et plus de 500 blessées en trois jours, pour la plupart dans la dispersion brutale d'un sit-in devant le siège de l'armée lundi 03 juin à Khartoum. Une violence qui a été vivement dénoncé par l’ONU, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne entre autre. En attendant, le Soudan est donc suspendu de toutes les activités de l'Union africaine.
Danielle Ngono Efondo