« Paul Biya ne mordra pas de cet appât trop artificiel ».
Il faudrait bien que ce soit clair dans la tête de nos marchands de solutions miracles pour une ''paix immédiate'', que ce qui est vraie pour la Libye, la Côte d'Ivoire ou le Rwanda, ne l'est pas nécessairement pour le Cameroun, pour la bonne et simple raison que ''le Cameroun c'est le Cameroun''. Autrement dit, la solution à la crise sociale qui perdure au Cameroun ne pourra venir que des Camerounais, maîtres de leur destin et mieux imprégnés que qui conque des enjeux et impactes que celle-ci comporte. Des crises de cette nature ont bel et bien lieu tout à côté de ces pays avec lesquels ils ont des liens historiques plus ou moins solides et un climat pour le moins similaire, sans qu'ils aient réussi à installer une paix permanente, mais ils ont la meilleure astuce pour nos pays tropicaux qu'ils croient maîtriser mieux que nous-mêmes, parce qu'ils ont longtemps dans le passé, posé les stigmates de cette crise.
Paul Biya a dépassé l'âge de la panique, de la précipitation face aux situations même les plus pressantes et les plus délicates. Autrement dit, il ne mordra pas de cet appât qui me semble trop artificiel pour nous impressionner. Convaincu que la détention ou mieux la privation de liberté de Monsieur Kamto et compagnie est une affaire purement judiciaire, je ne vois vraiment céder à cette pression qui a tout d'une injonction.
Nous devons nous contenter de nos valeurs culturelles qui aussi leur côté positif. Je ne comprends pas trop pourquoi la stabilité politique et la longévité de nos Chefs d'États embarrasse tant les occidentaux. Nos Sultans et nos Rois meurent au pouvoir, sans cela fasse des vagues, parce que nos coutumes l'ont toujours admis ainsi. Il en est de même pour nos Chefs d'États, tant il est vrai que tout pouvoir vient de Dieu. Quand la volonté de Dieu se retire, même par arrêt cardiaque le Chef de l'État n'y est plus. Pour moi c'est un complexe lié à notre statut de peuple noir que de croire que la vraie civilisation c'est chez les autres. Que les États-Unis d'Amérique et la France changent de Chefs d'États chaque trimestre, c'est leur patate, le Cameroun c'est le Cameroun.
Pour ce qui est des investissements américains au Cameroun, cela me semble encore une autre forme de chantage comme d'ailleurs le cadeau symbolique que ce diplomate pas très futé est venu donner à notre Chef de l'État. Nous devons protester contre ce genre de manque de considération vis-à-vis de nos hommes d'États. Nous avons une forêt, un sol et un sous-sol tellement riches que n'importe quel investisseur y prendrait le risque, surtout que nous avons été parmi les premiers pays africains à comprendre qu'il fallait diversifier notre partenariat pour ne plus rester la chasse gardée de qui que ce soit.
Le plus curieux c'est que pendant que plusieurs citoyens sont coupables des mêmes fautes, c'est juste une poignée d'entre eux dont on réclame à cor et à cris la libération. Souvenons- un temps soit peu des cas « Thierry Atangana et Lydienne Eyoum » dont un certain pays revendiquait la libération et la nationalité. Non, on ne peut plus continuer à fonctionner en entretenant ces inégalités. Lorsque Longué Longué a enfreint aux lois Françaises, il a été condamné, en dépit des relations séculaires qui nous lient, le Cameroun n'a pas levé le petit doigt pour demander officiellement sa libération, parce que le Cameroun respecte les lois et la justice des pays amis.