Condamné respectivement en 1997, puis 2012, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République qui a été gracié par le Chef de l’Etat en février 2014 a décidé de sortir de son silence. Il opte pour moyen d’expression, un discours patriotique pour une véritable reconquête politique.
Depuis la grâce présidentielle décidée en faveur de Titus Edzoa par le Président Paul Biya en 2014, l’on a presque plus entendu parler de l’ancien secrétaire général de la présidence. En réalité après son incarcération, l’homme a choisi de faire valoir sa pure discrétion. Aujourd’hui, cet originaire de la région du littoral envisage une reconquête politique auprès des Camerounais. A l’analyse de ses propos, quoi de plus sage que de revêtir les attributs d’un bon patriote.
Titus Edzoa s’est confié récemment à nos confrères de Jeune Afrique en ces termes, « en prison, j’ai finalement eu la possibilité de prendre un certain recul. Quand je suis sorti, je me suis rendu compte les choses n’avaient pas changé. Les problèmes que j’avais soulevés en 1997 étaient toujours là ». Il poursuit sa déclaration en soulignant, « je n’ai jamais cessé de penser à l’avenir de mon pays ».
Le pont, puis la rupture avec le régime
Pourtant, l’on se rappelle qu’en 2018 déjà, l’ancien haut commis de l’Etat a publié un ouvrage intitulé Cameroun, combat pour mon pays. Dans cette production Titus Edzoa présente le Cameroun comme un Etat ayant « perdu sa respectabilité et sa crédibilité ».
Selon certaines sources, l’ancien chirurgien fut un intime du Président Paul Biya. En 1981, il était d’abord Chef du Gouvernement. Très rapidement en 1982, année d’accession de Paul Biya à la magistrature suprême, il est nommé ministre chargé de mission. De 1992 à 1993, puis de 1996 à 1997, il va occuper tour à tour les postes de conseiller spécial du Président de la République et de ministre de l’enseignement supérieur.
Cependant, la pomme de discorde avec le régime en place naît avec sa démission du Gouvernement suivie de la présentation de sa candidature à la présidentielle de 1997. Il sera d’ailleurs arrêté la même année.
Si Titus Edzoa décide en 2020 de rompre avec le silence pour la reconquête politique des Camerounais s’appuyant sur un patriote, l’on se pose bien la question de savoir quelles seraient ses motivations ? Cherche-t-il à se réconcilier avec le régime de Yaoundé ou alors entend il continuer à convoiter le fauteuil présidentiel en se présentant aux élections ? De toutes les façons, les hypothèses sont émises, les débats ouverts, reste que l’avenir les confirment ou les infirment.
Innocent D H