Donné pour mort en juin dernier par l’armée somalienne, le chef djihadiste Ahmed Diriye, aurait publié un message audio dans lequel il aborde plusieurs questions d’actualité, notamment le litige frontalier entre la Somalie et le Kenya.
Dans l’enregistrement audio de 20 minutes, diffusé sur le site de propagande des groupes djihadistes, celui qui est considéré comme le chef des extrémistes somaliens s’exprime entre autres sur les sujets tels que le différend frontalier entre la Somalie et le Kenya, sur la propriété de vastes secteurs maritimes de plus de 100.000 km2 que doit d’ailleurs trancher dans les prochaines semaines, la Cour internationale de justice.
Selon les autorités somaliennes, « L’individu qui parle dans ce message audio s’exprime comme Ahmed Diriye ».
Quelques morceaux choisis de l’enregistrement
« Il semble y avoir une accélération dans l’invasion menée par les États-Unis et la Grande-Bretagne, l’hostilité des chrétiens à l‘égard de la société musulmane a augmenté, une hostilité qui a conduit le pays dans les mains des colonisateurs… L’objectif de cette hostilité est de piller les puits de pétrole du pays et les autres ressources naturelles, dont les poissons, et de donner nos océans au Kenya et à l‘Éthiopie… ».
L’idéologie de la Grande Somalie
La Somalie a saisi la Cour internationale de justice (CIJ), principal organe judiciaire de l’ONU, qui s‘était déclarée compétente en février et devait commencer à entendre les arguments des deux parties en septembre.
Le Kenya a demandé un délai pour pouvoir changer d‘équipe juridique et les audiences devant la CIJ sont maintenant prévues début novembre : « Nous informons notre nation musulmane que les moujahidines n’accepteront jamais et sont contre toute décision prise par la soi-disant Cour internationale de justice en ce qui concerne la rivalité pour les eaux maritimes somaliennes », affirme le djihadiste.
« Nous disons au monde que nous ne ferons aucune concession sur nos océans et il faut que notre société soit consciente que le Kenya a déjà envahi une large part de nos territoires avant de faire valoir sa revendication sur la zone maritime », ajoute t-il.
Les shebab défendent la notion de « Grande Somalie » et considèrent qu’une partie du nord-est kényan devrait revenir à la Somalie. Une idéologie, envenimée par le déploiement de forces kényanes en Somalie en 2011, qui conduit les shebab à attaquer des positions kényanes. Dernière attaque d’envergure, celle du 15 janvier dernier contre un complexe hôtelier. 21 morts.
N.R. M