« URGENT. Le soutien accordé à Mr Paul BIYA à la présidence de la République Camerounaise s’achève le 21 juillet 2019 ». C’est le message qu’on peut lire dans cette publication mise en ligne dans les tours de 10h de la matinée du 18 juin 2019. Une annonce qui suscite l’intrique et l’hilarité chez plusieurs lecteurs. Ils se demandent si le célèbre musicien des chansons douces en langue béti a complètement perdu la tête.
En effet, voici quelques années déjà que l’artiste a poussé l’art jusqu’aux confins de la spiritualité. Il s’est converti à une croyance qui renie toute religiosité et proclame l’extrême spiritualité, à la lisière du spiritisme. Et celui qui se fait appelé « Dieudonné », ce qui est pour lui synonyme de prophète se défend plutôt bien. Dans les joutes qui suivent son post, il fait un effort pour recadrer et préciser sa pensée.
A la question de savoir si cette déclaration signifie que Paul BIYA quittera le pouvoir à cette date, l’illuminé répond « le soutien divin de son règne s’achève même après demain, le 21 juin, dans trois jours, mais il reste couvert jusqu’au 21 juillet et après, les shoten zen Jin (forces protectrices de la nature et de l’environnement) s’orienteront vers quelqu’un d’autre ». En clair, les puissances ésotériques protectrices du porteur du pouvoir d’Etoudi vont le lâcher le 21 juillet. Saint Desir ATANGO précise qu’il ne dit pas que Paul BIYA va quitter le pouvoir à cette date, mais que c’es sera terminé pour lui, qu’il sera désormais vulnérable et accessible à toute éviction spirituelle de la tête de la République.
Bien que cela puisse paraître surréaliste pour plusieurs, il ne faut pas méconnaître l’existence de pratique métaphysique entourant la gestion du pouvoir quel qu’il soit et plus encore du pouvoir suprême de l’Etat. On se souvient très bien qu’au lendemain de sa prise de pouvoir en 1982, Paul BIYA avait fait le tour des chefferies traditionnelles du Cameroun où il a subit des rites le dotant d’une onction particulière pour la gestion de l’Etat. D’aucuns classent dans ce même registre son érection comme N’Nom Ngui’i par les chefs traditionnels du Sud Cameroun il y a peu. En admettant la possibilité que ces forces métaphysiques soient réelles, tout porte à croire que cela relève de l'inédit, étant donné que le chef de l'Etat a été désigné par voie électorale, au sortir de l'élection du 07 octobre dernier pour un nouveau mandat de 07 ans. Le soutien du peuple qui l'a élu, reste donc actuel et de nombreuses circonscriptions lui renouvellent son soutien pour les échéances électorales prévues cette année (municipales, régionales et législatives).
De toutes façons, le 21 juillet n’est plus si éloigné, et comme cela a toujours été le cas avec de tels discours, on ne perd rie à attendre.
Stéphane NZESSEU