Depuis le 10 Juin dernier, les députés de la 9ème législature ont repris du service et, leur avis durant toute la session, sera sollicité dans le cadre des sujets qui interpellent le fonctionnement de la nation. C’est dans ce cadre que nous avons rencontré l’honorable Laoussou Pierre. Il est député de la circonscription du Mayo Danay – Sud. Avec lui, nous avons parlé de l’organisation des élections municipales et législatives, de la relecture du code électoral et de la « passivité » des formations politiques de l’opposition.
- Merci honorable de répondre à nos questions. Est – il possible de respecter la date de la tenue des élections municipales et législatives au Cameroun ?
Je pense que cette question doit être posée à ceux qui ont la compétence de décider des élections. La loi indique que la convocation du corps électoral doit se tenir au plus tard à la fin du mois de Juin. Pourtant, quand nous voyons le contexte, l’environnement sécuritaire dans lequel nous nous trouvons, il y a beaucoup à redire, parce que pour des élections locales, telles que les municipales et les législatives, il est évidement très difficile, surtout dans les deux régions dites anglophone, je fais ici allusion au Nord Ouest et au Sud Ouest de les organiser.
L’insécurité qui prévaut est telle qu’il va être difficile de battre campagne. Nous savons aussi que les populations se sont beaucoup déplacées, les électeurs ne sont pas en place, alors qui va voter ? Comment va se passer la campagne électorale ? Ce sont juste des appréhensions, des questions que nous nous posons au sein de notre parti. Je pense que tout le monde peut voir de la même façon.
- Au-delà de la crise sécuritaire qui sévit dans les deux régions que vous avez citées, certains parlent de la relecture du code électoral. Pensez vous que ce dernier favorise toutes les formations politiques ?
Il est toujours bien de revoir le code électoral. Nous pensons cependant que dans les conditions actuelles, parlant par exemple du découpage électoral, on voit bien que c’est de la tricherie. Le RDPC part favori, avantagé. Le code électoral actuel semble avoir été cousu à sa taille. Nous voulons d’un code électoral plus équitable, qui permet une saine concurrence. Néanmoins, tout en demandant qu’il soit révisé, si le corps électoral est convoqué, nous nous engagerons tout de même.
- Vous êtes accusé honorable d’être passif, d’être incapable de faire face aux décisions prises par vos collègues du RDPC, bref de ne pas véritablement joué le rôle qui vous incombe au sein de l’hémicycle, vous les partis politique de l’opposition, pas seulement le MDR. Que répondez-vous à ceux là ?
Je crois que le MDR a toujours pris des positions de manière responsable. Si nous remontons au début de la démocratie, le MDR a eu à prendre une position dans le souci de préserver la paix, la stabilité et la sérénité. Le Mouvement Démocratique pour la Défense de la république, tel est la dénomination du MDR. Cela signifie que nous défendons la République.
Nous œuvrons pour que la République puisse vivre sereinement, puisse avancer. Nous exigeons, nous réclamons que les textes qui régissent le pays puissent être améliorés. Mais si jamais cela n’est pas fait, nous ne prenons pas les armes pour aller saccager ou pour aller bagarrer. Comme l’a dit quelqu’un, c’est bien de débattre, de convaincre et non de combattre.
Nicole Ricci Minyem