Après la sortie regrettable du ministre Paul Atanga NJI, les responsables du MRC ont choisi d’associer le ministre de l’administration territoriale et d’autres départements à cette opération populaire. Au lieu du bras de fer, le MRC tend la main au gouvernement.
Une lettre signée par Christian Penda Ekoka a atterri sur le bureau de Paul Atanga Nji tard dans la journée de Mardi. Une réponse à la sortie quelques minutes plus tôt du Minat. Le responsable (Christian Penda EKOKA) du comité de gestion de ladite initiative a adressé une lettre au MINAT en vue pour le ministère de désigner un cadre de son département ministériel qui représentera le ministre au sein du comité de gestion dudit projet.
En plus du Ministre de l’Administration Territoriale, le MRC a adressé des invitations à participer au projet à plusieurs autres institutions. Notamment, le DGSN, le Ministre des Finances, le Ministre de la Santé Publique, Au Secrétariat d’Etat à la Défense, au Président de l’ordre des médecins. L’objectif est le même, désigner un représentant dans la gestion du projet.
Au lieu d’entamer des discussions, ou un bras de fer sans fin, le comité de gestion de l’initiative Survie Cameroun choisit de tendre la main d’association et de solliciter l’accompagnement des institutions de la République. Une stratégie dont on attend encore les résultats. Il aurait été plus légal de demander comme le prescrit la loi, une autorisation du MINAT pour effectuer l’appel à la générosité publique. Mais on peut très bien deviner le sort que Paul Atanga Nji aurait réserver à cette demande. Compte tenu de ce qu’il ressent pour le MRC. Un amour qui ne dit pas son nom.
Lutte contre le coronavirus : "La collecte des Fonds est encadrée par la loi", Paul Atanga Nji
La balle est désormais dans le camp de l’administration qui a désormais la responsabilité : soit de faire comprendre à une frange de camerounais que leur soutien n’est pas la bienvenue dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, ce qui serait suicidaire pour un pays comme le nôtre dont la trésorerie connaît d’énormes tensions ; soit d’accepter de manière dérogatoire que ce soutien, que cette bouffée d’air qui vient du MRC participe au déploiement de l’administration pour secourir les citoyens qui ont besoin de soutiens divers. Une acceptation qui pourrait poser les jalons d’une véritable consolidation de l’unité nationale. Car c’est dans ces moments de crise que la fédération des efforts crée un attachement commun entre les différents citoyens. Un acte qui pourrait faire reculer les maux du champs lexical du clanisme et du chauvinisme.
Stéphane NZESSEU
« Ne reportez pas sur vos enfants, les luttes de votre temps » est l’un des messages qui transparaît dans cette lettre écrite par le leader du mouvement "Agir", alors que ses compagnons et lui risquent la peine capitale
« La jeunesse de mon époque a été éduquée et formée pour servir loyalement son pays; agir autrement pour moi revient à le trahir. C'est cet enseignement qui a toujours guidé mon action.
Le 06 septembre 2019, près de huit mois après nos arrestations et détentions arbitraires et illégales, notre procès s'ouvrira enfin devant le tribunal militaire, levant ainsi l'objection de sa compétence pour juger des civils. Ces arrestations ont eu lieu dans le cadre des marches pacifiques organisées par le Mrc, notre allié.
Elles ont donné lieu à diverses accusations imaginaires sans aucun rapport avec la réalité, telles que l'hostilité envers la patrie, la rébellion, l'insurrection, etc.
Tout au long de notre détention provisoire, la procédure d'enquête et d'instruction a été marquée par une violation permanente de nos droits de la défense : de l'incompétence du tribunal militaire susmentionné, au rejet par la Cour d'appel du même sujet, conformément à la constitution et aux conventions internationales signées par le Cameroun, passant par l’habeas corpus concernant le caractère illégal de nos arrestations. Mais au fond, pouvons-nous attendre la justice d'un État de non droit ? Dois-je oublier que la construction d'un véritable état de droit fait partie de l'objet de notre lutte ?
Vous connaissez mon attachement aux libertés : liberté de penser, liberté d'entreprendre, liberté de croire, etc. Celles-ci constituent le moyen et la finalité du développement. Rappelez-vous qu’il y a cinq siècles, cette bataille pour les libertés a commencé en Angleterre, où le roi avait le droit de vie et de mort sur ses sujets.
Pensez un instant aux Hongkongais qui, avec un revenu par habitant parmi les plus élevés du monde, ne luttent plus pour se nourrir ni se vêtir, mais pour préserver leurs libertés. Il est impératif que nous agissions pour briser les chaînes qui nous maintiennent dans l’esclavage mental: tribalisme, racisme, fétichisme, fatalisme, défaitisme, discrimination fondée sur le sexe, etc., afin de nous engager résolument dans l’aventure humaine de la création de valeur, de la science, de la culture, de la technologie.. .
A cet égard, Agir est un mouvement qui vise à renforcer les capacités de ses membres afin qu'ils réalisent pleinement leur potentiel. Je vais donc à ce procès le cœur léger, la tête haute, conscient de la justesse de mon combat pour la liberté et la dignité de mes compatriotes, en particulier les jeunes et les générations futures.
Quel que soit le résultat, j'ai fait mienne la devise du samouraï : « La mort est plus légère que la feuille du rosier ». En d'autres termes, il vaut mieux mourir libre, comme je l'ai toujours été, que de vivre dans l'aliénation de ma liberté et de ma dignité. Ne reportez pas sur vos enfants, les luttes de votre temps ».
Christian Penda Ekoka
Président du mouvement "Agir"