La France se prépare (déjà) à accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques. Organisé dans trois ans à Paris, cet événement, qui va attirer sur le territoire des milliers de spectateurs du monde entier, constitue un véritable défi en matière de sécurité.
Pour le préparer, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a présidé lundi un comité ministériel réunissant des patrons de la police et de la gendarmerie nationale ainsi que le préfet Ziad Khoury, coordinateur national de la sécurité des Jeux: « Il s’agissait de dresser un état des lieux des menaces, de balayer les grands enjeux en matière de sécurité, explique-t-on place Beauvau. Il faut se mobiliser pour être prêt en temps et en heure».
« Au-delà de la fête, les JO représentent un risque », a récemment expliqué Céline Berthon, la directrice centrale de la sécurité publique. Invitée début octobre à participer à une table ronde sur le sujet lors du gala des directeurs de la sécurité, la contrôleuse générale a rappelé que « la menace est extrêmement variée, nombreuse, protéiforme ».
Il y a le terrorisme « sous sa forme islamiste », mais aussi les mouvements contestataires comme les « gilets jaunes » ou les « antivax ». « Nous allons mobiliser la totalité de nos moyens, c’est une certitude. Je ne pense pas que les policiers et les gendarmes de ce pays aient beaucoup de congés à l’été 2024 », a-t-elle prédit.
« Il y a un certain nombre de menaces, notamment liées à l’environnement numérique, qu’on ne peut pas aujourd’hui connaître », observe de son côté le préfet Ziad Khoury, lui aussi invité à participer à cette table ronde : « Il faut s’organiser pour que le système soit suffisamment robuste, et si on ne peut pas empêcher une attaque, limiter les impacts des attaques».
Autorités et organisateurs cherchent également « des moyens de prévention pour lutter contre les drones malveillants », a également fait savoir le coordinateur national de la sécurité des Jeux, qui plaide pour l’utilisation « de technologies comme l’intelligence artificielle de manière très encadrée » afin de « détecter plus facilement des situations anormales ».
L’une des questions restant à trancher concerne « le partage des compétences »: « On va s’occuper de la sécurité des lieux accueillant du public, mais dans les stades, ou dans les zones de filtrage, c’est la sécurité privée », explique à 20 Minutes l’entourage du ministre.
« L’Etat et la police ne pourront pas tout faire », a d’ailleurs reconnu Céline Berthon.
« Les Jeux Olympiques, ce sont 13,5 millions de visiteurs, 10.500 athlètes, 4.500 athlètes paralympiques, une quarantaine de sites de compétition et une centaine de sites de non-compétition. C‘est autant de besoins en sécurité privée », a souligné lors de cette même table ronde Thomas Collomb, directeur délégué pour la sécurité de Paris 2024. Entre 20.000 et 25.000 agents de sécurité pourraient être embauchés durant la compétition.
Autre défi : l’organisation et la sécurité de la cérémonie d’ouverture qui aura lieu sur la Seine, comme l’a voulu le président Macron. Un projet jugé « déraisonnable » par le préfet de police de Paris, Didier Lallement, qui se demande comment assurer la sécurité des spectateurs sur une aussi grande distance.
Il faut faire vite : selon le Parisien, le schéma de la cérémonie d’ouverture doit être arrêté avant le 15 décembre, date de la prochaine visite de sécurité du CIO à Paris. Le journal précise que le nombre d’embarcations prévues sur le fleuve a été revu à la baisse, passant de 200 à 162 bateaux.
N.R.M