Telle est la principale problématique que pose l’ancien gouverneur dans son nouvel ouvrage, intitulé “ Nous sommes presque tous des déplacés internes”
Il estime qu’après avoir eu la confirmation, "À son grand désarroi, que ce n’est pas une réalité exclusivement Camerounaise”, il dit avoir eu “la conviction que c’était notre maléfique malédiction.
Résumé de l’ouvrage proposé par les “ Editions du Midi”
“ Mais pour de vrai, en prenant en compte les réalités Camerounaises dans leur nudité première, qui peut se sentir ou s’estimer chez - soi sans risque de se faire rappeler à l’ordre et à la triste vérité?
Si un Camerounais peut s’estimer être chez - lui partout où il se trouve, il se trouvera, un jour, quelqu’un pour lui rappeler qu’il n’est pas chez lui parce que vivant dans une région qui n’est pas celle d’où il est originaire. s’il se rend dans son Arrondissement d’origine situé pourtant dans le même Département, il pourrait penser pouvoir enfin, être en paix parce qu’il est chez - lui.
Malheureusement, il pourrait lui être démontré, au moment où il s’y attend le moins, qu’il n’est pas chez lui parce que ses parents sont originaires d’un village de brousse, bien éloigné du chef - lieu de l’Arrondissement qui n’est pas le chez - lui.
Arrivé dans le village de ses parents, alors qu’il se croit en sécurité parce qu’il est au “village”, on lui rappellera qu’il n’est pas chez lui parce que le quartier d’origine de ses parents est plutôt celui situé au bout dudit village.
Après ce long parcours, il sera enfin chez lui pour s’être établi au quartier d’origine de ses parents. Malheureusement, au détour d’une dispute, un cousin lui rappellera, sans aucune élégance, qu’il n’est pas chez lui dans “ cette concession” parce que la maison héritée par son père, actuellement dans un état de délabrement total était sur le terrain vague juste à côté de tel arbre vers le cimetière du village. Par conséquent, il n’est pas chez lui, ici, chez ses oncles.
Alors, personne n’est, en réalité, chez - soi. Nous sommes tous des Déplacés Internes, déambulant de “ chez les gens” au “ chez les autres” qui peut pourtant être le “ chez les siens” sans pouvoir être vraiment le “ chez - soi” alors que, légitimement, il se croyait depuis trop longtemps être partout “ chez - lui” dans le pays…”.
Nicole Ricci Minyem