Le président du MRC, à la suite des mesures prises par le gouvernement de Joseph Dion Ngute, se félicite du réveil même tardif de l’exécutif. Mais parce que l’EPIDEMIE DE CORONAVIRUS EN COURS EST UN GRAVE DANGER POUR NOTRE PAYS, le Président Maurice KAMTO souligne des points à améliorer pour une meilleure efficacité des actions de prévention.
Le républicain Maurice KAMTO commence par saluer les initiatives du gouvernement de Paul BIYA. « Je salue d’emblée les mesures prises le 17 mars dernier, car elles sont de nature à préserver la santé des Camerounais face à cette redoutable épidémie. Je resterai optimiste tant que j’aurai l’assurance que les mesures annoncées sont effectives et s’exécutent en toute responsabilité. » Mais avec son équipe, ils ont noté quelques points qui devraient être mieux calibrés pour une meilleure implémentation des mesures du gouvernement.
Au sujet des mesures de mise en quarantaine des voyageurs venus de l’étranger, Maurice KAMTO note des insuffisances. « Des hôtels réquisitionnés pour accueillir les cas suspects n’ont pas été préparés à l’avance alors qu’en principe, une telle opération requiert à la fois une préparation psychologique et pratique du personnel de l’hôtel, une identification précise des couloirs sanitaires au sein de l’établissement et un déploiement des mesures d’asepsie avant, pendant et après l’épidémie. Si de telles mesures ne sont pas prises au préalable, une propagation du virus au-delà des espaces requis est probable et serait un facteur de contamination d’un grand nombre de personnes. Des pays plus développés que le Cameroun ont consacré deux semaines pour cette préparation ; au Cameroun, le régime veut nous faire croire que cette opération n’est pas indispensable. »
Maurice KAMTO revient également sur la violation de ces règles sanitaires par le Président de l’Assemblée Nationale. « Le non-respect des mesures de confinement par certaines personnes, y compris des responsables publics. C’est notamment le cas de Monsieur Cavaye Yéguié Djibril, qui, revenant de France, un pays où le rythme de propagation du coronavirus s’est accéléré au point de l’amener à déclarer une guerre sanitaire contre cette épidémie, s’est soustrait à cette mesure de prévention, au mépris de la santé des autres camerounais. ».
Dans la suite, le leader du mouvement de la Renaissance va faire des propositions. La première, interpeller chaque citoyen sur sa responsabilité individuelle. « Au-delà des errements du Gouvernement, la gravité de la situation requiert que chacun apporte sa contribution pour une gestion réussie de la lutte contre l’épidémie de Covid-19. (…) Dans cet esprit, je demande que soient mises en place sans délai le dispositif suivant :
- La création des camps de mise en quarantaine dédiés au suivi des personnes suspectes ou confirmées infectées par le Covid-19. Il pourrait s’agir des hôpitaux ou des salles de classe réquisitionnées, exclusivement consacrés au suivi des cas de cette épidémie, et mis sous la surveillance de la force publique. A ce titre, une réquisition des forces de 2ème catégorie pourrait s’avérer nécessaire, en fonction de l’évolution de la situation, pour assurer le respect strict des règles de sécurité et la surveillance des camps de mise en quarantaine.
- La gratuité et la systématisation des tests pour tous les cas suspects, ainsi que la simplification de leurs procédures d’acquisition et la juste répartition géographique des tests en fonction de la demande réelle. Il est inadmissible que de longues procédures bureaucratiques soient requises pour pouvoir effectuer un test diagnostique en urgence. Les responsables des formations sanitaires ou, à défaut, les gestionnaires des centres de mise en quarantaine doivent être des ordonnateurs de l’utilisation des tests diagnostiques.
- La gratuité de la prise en charge médicale et psychologique des cas confirmés.
- La création d’une Commission Nationale Chargée de la Gestion de l’Epidémie du Covid-19 et de la Protection des Camerounais face à cette maladie. Cette Commission doit être présidée par le Président de la République et non pas par un tiers. Devant la gravité de la situation, chacun doit prendre ses responsabilités et non plus les déléguer comme d’habitude. Cette Commission devrait être subdivisée en plusieurs Sous-Commissions dont :
- Une Sous-Commission Sanitaire composée des experts de la santé clinique, de la santé publique et des professionnels de l’industrie pharmaceutique et biomédicale. Elle devrait définir les protocoles de prise en charge dans les centres de mise en quarantaine ; elle devrait également concevoir les contenus et les supports des messages à diffuser dans le grand public. Cette Sous-Commission devrait par ailleurs élaborer le protocole d’approvisionnement, de stockage et de distribution des intrants et matériels utilisés dans la prise en charge des personnes infectées.
- Une Sous-Commission Para-Sanitaire chargée de la définition et de la mise en œuvre des mesures complémentaires aux mesures sanitaires (mesures non sanitaires).
- Une Sous-Commission de Sûreté dont les actions d’intelligence et de sécurisation devrait s’inscrire dans l’objectif de l’éradication du Covid-19 au Cameroun. Cette Sous-Commission devrait donc assurer, entre autres, la mise en œuvre des mesures contraignantes prises aux frontières et à l’intérieur du territoire national.
- Par ailleurs, j’exige que soient publiés les chiffres réels des personnes déjà infectées. Des informations dignes de foi font état d’un nombre bien plus important de Camerounais déjà infectés. Je demande également que soient prises des mesures d’accompagnement des opérateurs économiques ainsi que les ménages dont les activités seront affectées par les mesures prises par le Gouvernement. La protection des personnes et des biens est une mission régalienne de l’Etat. Je serai particulièrement attentif au sujet de ces mesures d’accompagnement. »
Telles sont les propositions formulées par le MRC pour venir à bout de cette crise sanitaire. Puissent-elles trouver des oreilles disposées.
Stéphane NZESSEU