Ils étaient d’abord réunis samedi dernier au Palais des Congrès de Yaoundé. Pour être plus précis il y avait les membres de la Conférence des chefs traditionnels du Sud-Ouest (Swecc) et l’association des élites de cette région (Swela). Leur assise a porté sur la question qui paralyse leur région à savoir la crise dite anglophone.
En un peu plus de quatre heures d’échanges pour faire le point d’une situation jugée «préoccupante» par l’ancien Premier ministre Peter Mafany Musonge, par ailleurs président de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme. Ce dernier a ainsi dénoncé les souffrances infligées à d’innocentes populations par des bandes armées. Il a déploré que ces égarements n’épargnent même plus «les chefs traditionnels et les élites qui sont enlevés, torturés et tués comme si ceux-ci n’avaient pas le droit d’exister en tant qu’êtres humains…Notre région est, hélas, devenue un endroit où rien de bien ou de positif ne peut être attendu».
La concertation a été propice pour reconnaître les méfaits de la crise sur la situation socio-économique de la région. «Nous militons pour un Etat unitaire décentralisé, un et indivisible», a indiqué Peter Mafany Musonge.
Les élites et chefs traditionnels ont aussi parlé de l’idée de la conférence général émise par le cardinal Christian Tumi. Pour ces derniers il s’agit d’une initiative «prématurée». Les membres de la Swela et ceux de la Swecc ont résolu de travailler en synergie en vue d’une sensibilisation des jeunes de la région sur les dangers du développement de la culture de la violence.