Après les licenciements d'octobre 2018, le groupe qui exerce dans les domaines des télécommunications se séparera à nouveau d’une partie de ses collaborateurs, a-t-on appris de source médiatique.
Au moins 85 des employés de la filiale camerounaise de MTN auraient reçu une lettre de rupture de contrat, motivée par une « réorganisation structurelle des équipes opérationnelles, mieux servir les clients, accroître l’efficacité au service de la clientèle, assurer une croissance de l’entreprise dans la durée, se transformer en une organisation plus agile centrée sur un double objectif ».
A l’origine de ces licenciements, la perte de terrain de l’opérateur sur le marché camerounais. En effet, l’opérateur a dû désactiver trois millions de cartes Sim à la demande du régulateur pour « manquements aux obligations liées à l’identification des abonnés et à l’usage des fréquences radioélectriques ». Ce qui a eu pour conséquence de faire passer son nombre d’abonnés de 9,5 millions à 7,1 millions entre juin et décembre 2017. A ce jour, MTN Cameroon revendique huit millions d’abonés.
A cela, s’ajoute la grave crise sécuritaire dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. « On ne va pas cacher qu’on a eu des problèmes de vandalisme d’accès pour nos sites pour le Wi-Fi. Ce sont des choses qui ont perturbé le réseau et la qualité du réseau. Comment gérer la situation ? Comme vous le savez, nous avons des business partners. Nous avons demandé leur aide. Nous avons aussi nos « surveys centers » qui sont ouverts », a fait savoir le directeur général de l’entreprise, Hendrik Kasteel, au cours de la cérémonie de présentation des vœux à la presse camerounaise le 31 janvier dernier à Douala.
En plus de l’effondrement des revenus liés à la coupure des services Internet imposée par le gouvernement, l’opérateur a également vu ses équipements dans ces régions sabotés par les séparatistes, sans toutefois pouvoir les réparer en raison du risque sécuritaire trop élevé. Par conséquent, l’opérateur très présent dans ces deux régions stratégiques où il réalisait une bonne partie de son chiffre d’affaires (Mtn Cameroon revendique 60% des parts de marché du secteur des télécommunications dans ce secteur, d’après certaines sources internes) s’est retrouvé en très mauvaise posture.
Comme solution, Mtn Cameroon n’a pas eu d’autres choix que d’adopter un plan de redressement, qui implique une réduction drastique de son train de vie, qui passe par la baisse des avantages du personnel, limitation des activités de sponsoring, réorientation des opérations de marketing, privatisation de la gestion des tours et pylônes à IHS, mais également la réduction du personnel jugé non essentiel au profit d’un personnel beaucoup plus polyvalent.
Toutefois, MTN Cameroon dément officiellement qu’une vague de licenciement est prévue ce mois de février 2019.
Otric N.