Certains jeunes de cette partie du pays ont trouvé un trésor dans cette activité. Ils assurent la soudure de toute pièce d’engins, en caoutchouc, au grand bonheur des populations.
Un génie créateur dont fait montre ces jeunes, c’est que ceux-ci achètent les pièces des épaves de véhicules, de motos, ou des appareils électroménagers. Les soudeurs les stockent dans leurs ateliers. A l’aide des pièces collectées, ils rendent alors service à la clientèle pour tout besoin de dépannage. Les clients viennent de tous horizons pour solliciter le service des jeunes soudeurs. Le lieu le plus reconnu à Garoua pour la soudure en plastique est un atelier qui se trouve au lieu-dit Ancien cinéma le Ribadou. Cette activité permet aux jeunes qui la pratiquent d’être à l’abri du besoin faisant éloigner d’eux le spectre du chômage. Un système « D » donc, qui a véritablement le vent en poupe.
Comment se fait cette soudure d’un autre genre
Nous nous sommes approché de Saliou pour en savoir plus. Lui, il utilise le feu, le couteau et le fer pour souder. Tous ces matériels constituent des outils principaux de son travail. Quand ont lui apporte par exemple le pare choc d’un véhicule présentant une fissure, il diagnostique d’abord le défaut, puis utilise le couteau et le fer bien chaud pour souder la pièce. Le feu est préalablement fait dans un foyer à charbon. Si la panne nécessite qu’il remplace la pièce défectueuse, il rentre dans l’arsenal de ses épaves et avec son ingéniosité finit par trouver une solution fiable.
Outre-les pares chocs, les jeunes soudeurs redonnent une seconde vie aux pares brises, aux « caisses » de véhicules ou de motos pour ne citer ceux-ci.
Cette activité nourrit-elle son homme ?
L’ensemble des jeunes abordés sont unanimes, un trésor est caché dans la soudure en plastique. Selon Saliou en l’occurrence : « Je gagne beaucoup de cette activité. Surtout qu’au départ j’était le seul à exercer ce travail dans la ville de Garoua. Mais aujourd'hui nous sommes nombreux. D'autres jeunes ont compris que cette activité donne suffisamment d’argents. Par jour je ne manque pas au moins vingt mille Francs Cfa de recettes. Dieu merci, je me suis marié avec les revenus de la soudure et j’ai construit une maison ».
En tant qu’activité du secteur informel, les praticiens déplorent néanmoins des difficultés liées notamment aux questions de taxes, et à la répression par les forces de sécurité qui, parfois considèrent l’activité comme étant illégale.
Innocent D.H