C’est devenu une coutume au sein de la famille Andong. Les coups de machette, les bagarres qui se terminent par l’étalage de la nudité des uns et des autres, sont une fois de plus, venue troubler la tranquillité de ces populations résidantes dans le 6 ème arrondissement de la ville aux sept collines.
Le sieur Andong Prosper et ses frères, ont pris l’habitude depuis des années, de régler leurs conflits à coup de poing et, quelquefois, certains font intervenir les armes blanches. Les enfants de chaque frère et sœur interviennent eux aussi dans la bagarre. A l’origine de cette dispute familiale, le partage de la maison, de celles qui ont été mises en location ainsi que des deux terrains qui sont l’héritage qu’ils ont reçu de leur défunt père. Malheureusement, ils n’ont jamais pu se mettre d’accord après les décisions prises par leur géniteur et, lorsqu’arrive le moment de percevoir le loyer, on assiste à des pugilats indescriptibles.
Des propos échangés par les membres de cette même fratrie, l’aîné a tendance à s’accaparer de tout et, il lui est arrivé de mettre les locataires dans l’embarras. Plusieurs personnes sont également venues, disant avoir acquis tel terrain, ou alors, telle maison. Des victimes indirectes des dissensions au sein de la famille Andong.
Ce lundi, malgré la présence des forces de maintien de l’ordre, accompagnés par le chef du quartier qui, à un moment, a été obligé de jeter l’éponge et a préféré faire recours à elles, Prosper Andong et ses frères, toute honte bue au regard de l’âge des uns et des autres, n’ont pas manqué de donner le même spectacle. Chacun pourtant, aurait déjà dû avoir construit son propre patrimoine et, peut être faire prospérer celui laisser par les parents. Le décès récent de leur maman semble leur avoir donné la latitude de mieux exprimer la haine qu’ils éprouvent les uns envers les autres.
La problématique des litiges fonciers au Cameroun et les dispositions légales prises par le gouvernement
Il existe une foultitude de cas d’atteinte à la propriété foncière portés à la connaissance des juridictions camerounaises. La justice a certainement appréhendé l’intérêt à vider les affaires en dépit des cas de dilatoires avérés qui ne lui échappent guère.
Il ne se passe pas de jours, sans que des litiges fonciers ne soient enrôlés devant les tribunaux. En général, les cas d’atteinte à la propriété foncière sont les plus nombreux : « C’est que des esprits cupides, forcément mal intentionnés, prennent possession des espaces fonciers qui ne sont pas les leurs, notamment au sein des familles. Certains opèrent des mises en valeur, procèdent à des morcellements ainsi qu’à la vente des parcelles ou des maisons, alors qu’ils n’ont aucun droit de propriété. Bien plus, au centre de cette imposture foncière, la quête effrénée des subsides issus de la vente des terrains frauduleusement acquis. D’où la floraison des conflits liés aux atteintes à la propriété foncière… », déclare un avocat en service à la cour d’appel de Yaoundé.
En rappel, le titre foncier est inaliénable et inattaquable. Ceux qui s’empressent à s’offrir un lopin de terre, coûte que vaille, auprès des imposteurs et autres fraudeurs, devraient réfléchir par deux fois avant de s’engager. Au risque de plonger à l’avenir dans un interminable conflit foncier. Et, au même moment, les parents sont invités à mieux partager leur héritage avant de passer de vie à trépas. Cela pourrait peut être participé à alléger la tâche aux magistrats.
Nicole Ricci Minyem