Les faits se déroulent dans le groupement Bamendou, arrondissement de Penka- Michel, département de la Menoua, région de l’Ouest Cameroun dans l’après-midi du samedi 16 février dernier.
La petite Zandjio Marie Colette Brinda, 14 ans en classe de 5e au collège St Albert le Grand de Bamendou a été atrocement abusée par son Principal, Jean Baptiste Pouokam, par ailleurs prêtre de la paroisse st Maximilien Kolbe du même village.
Selon nos sources, la maman de Brinda l’aurait commissionnée au presbytère le 16 févier pour remettre à manger au prêtre ; chose aussitôt faite par la jeune fille. Une fois à la résidence du prêtre, ce dernier demande à la naïve de lui rendre un service : celui de laver quelques plats apparemment sales. « Et c’est pendant que je le faisais qu’il a commencé à appuyer mes fesses et m’a tiré de force dans la chambre… », relate à peine la victime presque étouffée par des pleurs, son visage ruisselant de larmes. Au sortir ce même jour du presbytère qui constitue désormais un enfer pour la Brinda, elle a aussi tôt raconté ce qui lui est arrivé à qui voulait l’entendre sur le chemin de retour avant même d’atteindre la maison ou elle a tout dévoilé à sa mère, qui a douté des propos de la malheureuse.
Le lundi qui suivait le drame, Marie Colette a tout raconté à ses camarades avec qui elle fait la classe de 5e. C’est ainsi que la nouvelle s’est propagée dans tout le village. Pour tenter de s’innocenter, ce prêtre auteur du viol a convoqué lui-même une réunion à laquelle ont pris part : fidèles, parents d’élèves, la victime elle-même, sa famille et ses camarades de classe le mardi 26 février dernier. Dès l’entame de l’assise, la petite Zandjio Marie est influencée par les propos accusatoires de son principal qui parle de manipulation au point où elle n’a pu avancer aucun mot. C’est alors que Beatrice Feudjio, sœur ainée de la victime par ailleurs enseignante dans le même collège fait son entrée dans la salle et ordonne à sa cadette : « Reprends-moi tout ce que tu m’as dit l’autre jour ».
Occupant une position dos tourné à l’homme aux casquettes multiples, la petite au centre des débats depuis plus d’une semaine a craché le morceau ; ce qui a précocement levé la séance. Face à cette situation, Dieudonné Djiodjio, père de l’enfant de chœur qui a lui-même servi dans la même église comme traducteur avant de démissionner de ses fonctions affirme : « Ce prêtre est très dangereux. Depuis qu’il est arrivé dans ce village, tout ce que madame prépare à manger c’est pour lui et elle passe son temps l’église. Elle est devenu sa femme ». Le dimanche 03 mars 2019, une masse de villageois furieux ont interrompu la messe en expulsant de force ce prêtre d’abord de l’église, puis du village en avançant des phrases telles que : « Vas et ne reviens plus jamais dans ce village ». Depuis lors, la paroisse St Maximilien Kolbe tout comme le Collège St Albert le Grand de Bamendou restent sans responsable.
Apaisement
Informé, S.M. Gabriel Tsidié, chef du Groupement Bamendou a aussitôt fait une descente sur les lieux en date du mardi 05 mars dernier, question de toucher du doigt les faits. A son arrivée à 13h 30, il est accueilli par des parents d’élevés, fidèles et personnels enseignants du collège. L’objectif de sa visite étant de calmer les tensions, il a tenu à rassurer les populations au sujet de la continuité des activités éducatives, sanitaires et pastorales : « Je tiens à vous rappeler qu’aucune de ces institutions n’appartient au prêtre et donc s’il n’est pas là elles doivent fonctionner ». Il a tout de même demandé aux enseignants du collège de compter sur son soutien : « Je vous prie de bien vouloir continuer d’encadrer nos enfants pour sauver leur année scolaire et rassurez-vous je prendrai des mesures urgentes dans des plus brefs délais pour que votre dû mensuel ne souffre de rien ». Aux élèves, très contents de son arrivée, il a rappelé : « Vous êtes les poules aux œufs d’or que nous avons à Bamendou, rien ne doit vous distraire dans l’apprentissage, même pas la situation peut désirable que traverse votre établissement ». Aux sortir de la réunion de crise, le roi des Bamendou a invité les populations à rester calmes et surtout solidaires en attendant l’aboutissement des enquêtes en cours. Rappelons que la paroisse St Michel toujours dans l’arrondissement de Penka-Michel a perdu son curé, il y a de cela près de deux mois pour une histoire similaire. Affaire suivre…