La chose est inédite. Il n'a pas de diplôme, il n'a jamais fais le secondaire, mais son génie se révèle aujourd'hui aux yeux du monde. Un jeune garçon, n'ayant pas fait de hautes études en fabrication automobile vient de concevoir, fabriquer et mettre sur les routes de la ville de Bafoussam, son véhicule tout terrain dont la marque est SM 237.
C'est à travers le réseau social Facebook que le petit génie camerounais s'est révélé au monde. Une simple publication où le jeune mécanicien se montre en selfie avec en arrière plan son bijoux mécanique.
Du rêve à la réalité.
C'est une voiture appercu dans un clip vidéo qui va attiser la curiosité du jeune prodige camerounais. Cédric Simen, jeune soudeur et mécanicien dans la ville de Bafoussam (région de l'ouest Cameroun) est depuis quelques semaines, la grande curiosité des réseaux sociaux et des médias du monde. L'objet de l'attraction, une petite voiture conçue et assemblée par ses soins dans sa ville de naissance. Il va appeler son bolide, SM 237 (un nom tiré de son patronyme, Simen, et de l’indicatif téléphonique du Cameroun).
C'est une voiture de plage vue à la télévision, qui va inspirer le mécanicien camerounais. Le jeune mécano décide d’en créer une du même style, « mais plus belle, plus résistante et capable de rouler sur des routes sablonneuses et montagneuses, dit-il. Je voulais une voiture tout-terrain ». Confie t-il à Josiane Kouagheu pour Le Monde Afrique.
« Je suis devenue une star, avoue-t-il, un peu dépassé par cette soudaine notoriété. Sur Facebook, dans les rues, on m’interpelle, on me félicite, on m’embrasse avant la sempiternelle photo. Beaucoup me disent qu’ils sont fiers de moi. Je reçois des appels du Cameroun, du Bénin, de Côte d’Ivoire, de France, de Belgique… de partout ! » Et d’ajouter dans un éclat de rire : « Moi je voulais juste réaliser mon rêve d’enfant, construire ma propre voiture et la conduire. » raconte t-il à Le Monde Afrique qui l’a rencontré à Bafoussam.
« J’ai entièrement conçu et fabriqué la coque. J’ai acheté certaines pièces originales comme le moteur, les amortisseurs, le volant. C’est une voiture qui peut être utilisée par tout le monde, les touristes comme les particuliers », souligne le fabriquant.
« Je modifie ma SM 237 tous les jours, confie-t-il au même journal. Je veux y installer un moteur électrique. Car la pollution est un handicap pour notre environnement et notre pays importe trop de voitures d’occasion, déjà très vieilles. »
Surnommé « le rebelle » par ses parents, il avait abandonné l’école au CM2 après son échec au certificat d’études primaires, pour apprendre la mécanique dans un garage auto.
Aujourd’hui, le petit mécano reçoit de nombreuses propositions du Cameroun et même de l’étranger, confie t-il… « D’abord je dépose le brevet de ma marque, ensuite je cherche des financements. J’ai des centaines de modèles de voitures que je pourrais fabriquer sur place pour beaucoup moins cher. Il y a une clientèle. Mais pour ça j’ai vraiment besoin de financements »
Avec 2,5 millions de francs CFA d’économie, il a lancé en décembre 2018, la SM 237, une petite voiture deux-places et tout terrain. Et aujourd'hui, le monde entier découvre et apprecie à sa juste valeur la première voiture fabriquée au Cameroun.
Stéphane Nzesseu